En Occitanie, la précarité reste importante avec près de 500 000 foyers qui touchaient des minima sociaux en 2022. Et c’est dans les départements du littoral qu’elle est la plus forte.
Comme chaque année, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) établit une photographie de la précarité dans la région Occitanie en se basant notamment sur le recours aux minima sociaux. Et celle-ci est restée marquée sur le territoire. L’Occitanie est effectivement la 4e région la plus pauvre de France. En 2021, 17,5% de ses habitants vivaient ainsi sous le seuil de pauvreté. Autant de personnes qui peuvent prétendre aux minima sociaux. Pour rappel, ces derniers visent à assurer un revenu minimal à une personne ou à une famille en situation de vulnérabilité économique. Et justement, en 2022, 467 000 foyers percevaient au moins un des minima sociaux en Occitanie, soit une augmentation de 1,8% par rapport à l’année précédente. Ce qui fait de celle-ci la région de province avec le plus grand nombre d’allocataires.
Pour information, il existe une douzaine de minima sociaux, dont quatre principaux : le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation de solidarité spécifique (ASS), l’allocation aux adultes handicapés (AHH) et le minimum vieillesse. Le premier est le plus distribué en Occitanie. En effet, 194 000 foyers bénéficiaient du RSA fin 2022, un nombre stable d’une année sur l’autre. Et si l’on compte tous les membres du foyer, cela concernait 388 000 personnes, soit 8,4% de la population de moins de 65 ans en Occitanie. Après le RSA, on retrouve l’AHH qui était versée à 145 000 foyers, soit une hausse de 4,1% en 2022. L’ASS, dédiée aux chômeurs en fin de droit, était elle perçue par 30 000 personnes, qui sont de moins en moins nombreuses « depuis la mise en place des droits rechargeables à l’assurance chômage en 2014 », note l’Insee. Enfin, 80 000 personnes bénéficiaient du minimum vieillesse. L’Occitanie est ainsi la 2e région de province dans laquelle le nombre d’allocataires de ce minima social est le plus important, derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Parmi les autres dispositifs de soutien aux personnes disposant de ressources modestes, l’on peut noter les aides au logement telles que l’aide personnalisée au logement (APL), l’allocation de logement familiale (ALF) et l’allocation de logement sociale (ALS). En Occitanie, 646 000 ménages bénéficiaient de l’une d’entre elles en 2022. Ce qui représentait au total 1 185 000 personnes, soit 19,5% de la population de la région. L’Institut national de la statistique et des études économiques cite également la prime d’activité qui s’adresse aux travailleurs ayant des revenus modestes. 502 000 personnes la percevaient fin 2022. « Plus souvent à temps partiel, les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes à bénéficier de ce dispositif », relève l’institut. Enfin, en 2022 dans la région, près de 734 000 personnes avaient droit à la complémentaire santé solidaire (C2S), qui donne accès à des soins sans reste à charge.
Si l’on regarde au niveau départemental maintenant, les allocataires de minima sociaux sont plus nombreux en Ariège et dans les quatre départements littoraux, c’est-à-dire le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. C’est d’ailleurs au sein de ces derniers que le revenu de solidarité active et l’allocation de solidarité spécifique sont le plus souvent distribués. Rien d’étonnant puisque, comme le précise l’Insee, ces deux dispositifs, sont « sensibles à la situation économique » et « leur géographie se rapproche de celle du chômage ». Et justement, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales font partie des six départements de France métropolitaine affichant le taux de chômage le plus élevé. C’est également là, et dans le Tarn-et-Garonne, que se trouvent le plus d’allocataires du minimum vieillesse. De même, les bénéficiaires de la prime d’activité sont nombreux dans les départements du littoral, en Ariège, dans le Tarn-et-Garonne, mais également dans le Lot et le Tarn.
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