Après plusieurs mois de travail et de concertation auprès des jeunes, la Région Occitanie a dévoilé son “Plan jeunesses” et ses 30 mesures. Celui-ci doit permettre de répondre aux problématiques actuelles des collégiens, lycéens, étudiants ou encore apprentis du territoire.
30. C’est le nombre de mesures prises par la Région Occitanie dans son “Plan jeunesses”. Pour élaborer ce dernier, la collectivité a réalisé une large consultation auprès de collégiens, lycéens, étudiants ou encore apprentis de juin 2022 à février dernier sur les 13 départements du territoire. « Nous avons voulu revisiter l’ensemble de nos actions envers les jeunes et la meilleure solution pour cela, était d’aller vers les eux », estime Guillaume de Almeida Chaves, conseiller régional délégué à la jeunesse, à la vie lycéenne et étudiante.
Le Conseil régional est ainsi allé à la rencontre de 1 600 jeunes âgés de 15 à 29 ans et de 75 structures d’accompagnement de la jeunesse. « Ils ont décidé des sujets abordés, ont remonté leurs difficultés et nous ont fait part de leurs idées. Les 30 actions de notre “Plan jeunesses” sont toutes issues de propositions portées par les jeunes durant cette concertation », assure Guillaume de Almeida Chaves.
Parmi ces mesures, certaines sont prioritaires : « L’orientation scolaire est la première préoccupation de l’ensemble des jeunes du territoire », note Kamel Chibli, conseiller régional délégué à l’éducation, l’orientation, la jeunesse et les sports. Ainsi, la Région compte engager ses partenaires économiques en conditionnant des aides à l’accueil de stagiaires. Dès la rentrée prochaine, elle proposera aussi une nouvelle plateforme “Occitanie stages” pour faciliter la mise en relation des jeunes avec les acteurs du territoire.
Autre action : le renforcement du dispositif “Et pourquoi pas” qui vise à « lutter contre les déterminismes sociaux, l’autocensure et faciliter l’accès de tous à l’enseignement supérieur ». « Il va être complété par la mise en place de soutien scolaire pour lutter contre le décrochage des jeunes en difficulté », indique Kamel Chibli. La collectivité prévoit également de déployer sa “Maison de l’Orientation Mobile” tout au long de l’année. « C’est un outil efficace qui sillonne la région pour aller à la rencontre des lycéens et étudiants et les informer », souligne le conseiller régional.
Avec son dispositif “+ = 0”, la Région proposait déjà la gratuité des trains régionaux liO aux 18-26 ans qui les utilisent régulièrement. Les jeunes vont maintenant pouvoir en profiter dès l’âge de 16 ans. « Cette mesure sera étendue aux lignes de cars pour les 18-26 ans dès septembre », indique Carole Delga. La présidente de la Région a aussi annoncé le renforcement de l’aide au covoiturage pour les 18-26 ans d’ici l’été à travers une expérimentation. « Ils bénéficieront d’une majoration de l’aide », précise-t-elle.
Côté mobilité douce, la collectivité a également prévu de faciliter les déplacements à vélo des lycéens. « Les jeunes manquent d’un coup de pouce financier pour pouvoir acheter un vélo. Nous allons donc proposer une aide de 50 euros pour l’acquisition d’un vélo pour les élèves boursiers de seconde », détaille la présidente de la Région Occitanie. De même, une expérimentation sera menée sur la mise à disposition de vélos dans les lycées du territoire à partir de septembre 2024.
« Beaucoup de jeunes ne mangent pas le midi pour des raisons financières », alerte Guillaume de Almeida Chaves. Face à ce constat, la collectivité a décidé de déployer, sur l’ensemble de son territoire, son dispositif “Bien Manger Pour Tous”. Des ateliers de cuisine et des distributions de repas seront ainsi organisés dans les 13 départements de la région dès 2023. « 2 400 jeunes devraient en bénéficier », déclare le conseiller régional.
Guillaume de Almeida Chaves a par ailleurs fait part de la volonté de la Région Occitanie d’atteindre 75% de produits locaux et issus de l’agriculture biologique dans les restaurants scolaires de ses lycées en 2028. Pour le permettre, la collectivité mettra en place, dès cette année, un bonus financier à destination des établissements scolaires qui prennent part à cette démarche.
En plus de la précarité alimentaire, la Région veut s’attaquer à la précarité menstruelle. Il sera donc proposé des protections périodiques aux lycéennes, dont des culottes menstruelles, à partir de la rentrée 2023. Toujours dans le domaine de la santé, des temps de consultation spécifiques pour les jeunes en difficulté seront mis en place dans le cadre d’une expérimentation au sein de deux centres de santé. « Dès 2024, des médecins de la Région seront à leur disposition », avise le conseiller régional.
La collectivité veut aussi accompagner les jeunes en détresse psychologique. « Ils nous ont alertés sur leurs crises d’angoisse et parfois des choses plus graves, mais surtout sur la nécessité d’accompagnement », révèle Guillaume de Almeida Chaves. Le dispositif “Génération santé” de la Région sera ainsi recentré sur l’amélioration du bien-être psychologique des jeunes en 2024 et une campagne de sensibilisation sera lancée pour les informer des différents dispositifs et aides.
Pour lutter contre le harcèlement scolaire, la collectivité compte lancer une expérimentation d’ambassadeurs dans chaque établissement. « Les jeunes qui subissent du harcèlement ont parfois du mal à parler de ce sujet aux plus grands », constate le conseiller régional qui avertit par ailleurs de la poursuite des travaux de sécurisation dans les établissements. « Des membres de l’Observatoire pour la protection des usagers des lycées recueilleront la parole des jeunes sur ce sujet », prévient-il.
Enfin, la Région veut encourager l’engagement et la participation des jeunes. Elle compte pour cela sur la mise en place d’un nouveau Conseil régional des jeunes (CRJ) avant fin 2023, le lancement d’une consultation annuelle des lycéens ou encore la création du label “Engagement Occitanie” pour valoriser l’engagement des jeunes dans leur parcours scolaire ou professionnel. La collectivité n’a pas encore chiffré le coût de l’ensemble de ces 30 mesures, mais précise qu’elle mobilise déjà 1 533 euros par lycéen et par an.
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