14 nouvelles sociétés coopératives ont été créées en ex-région Midi-Pyrénées en 2024. Et l’année 2025 s’annonce plus fructueuse encore, selon le directeur de l’Union Régionale des Scop Occitanie Pyrénées.
Les sociétés coopératives continuent de séduire. C’est le constat que dresse l’Union Régionale des Scop (URSCOP) Occitanie Pyrénées qui aide à la création, à la reprise et au développement de coopératives. Ainsi, en 2024, 14 nouvelles Scop (Société coopérative et participative, dont les associés majoritaires sont les salariés) et Scic (Société coopérative d’intérêt collectif qui a pour objet la production de biens et de services qui présentent un caractère d’utilité sociale) ont vu le jour, dont six créations propres, quatre transformations, une cession et trois reprises après liquidation judiciaire. Parmi elles : la salle de spectacle Le Bijou à Toulouse, l’ex-Aloha AJN Piscine & Paysage dans le Tarn ou le journal Esprit Autonome en Ariège. De nouvelles entreprises coopératives qui ont permis la création de 76 emplois et de générer 9 millions d’euros de chiffres d’affaires. « J’espère que nous allons continuer en ce sens », souhaite Rémi Roux, le président de l’URSCOP Occitanie Pyrénées.
Déjà, l’année 2025 a « démarré sur les chapeaux de roues », comme le note Cyrille Rocher, le directeur de l’union régionale. L’usine Compobaie de Marssac-sur-Tarn a ainsi pu redémarrer son activité au mois de février dernier grâce aux salariés-associés de la Scop 3B Concept qui ont été accompagnés par l’URSCOP. « L’année 2025 sera plus fructueuse que l’année 2024 », prévoit Cyrille Rocher. Toutefois, il déclare : « Nous n’avons pas d’objectif de création de sociétés coopératives ou d’emplois. Ce qui nous importe, c’est d’être certains que ce qui est proposé est une bonne idée. Il nous arrive d’ailleurs très souvent de refuser un projet parce que nous n’avons pas envie de mettre les salariés dans l’embarras ». Mais que cela ne décourage pas les chefs d’entreprise. Le directeur rappelle, en effet, le « besoin de dirigeants qui veulent vendre leur entreprise à leurs salariés », alors que ceux-ci sont nombreux à avoir plus de 55 ans dans la région.
Au regard des résultats de la 3e édition du Baromètre de l’entreprise de demain réalisée par OpinionWay, ils ne sont pas contre. En effet, 31% des dirigeants seraient prêts à transformer leur entreprise en Scop. « Même si c’est du déclaratif, cela prouve que, sur le papier, le modèle intéresse », estime Rémi Roux. En tout, l’ex-région Midi-Pyrénées compte actuellement 341 entreprises coopératives qui regroupent 4 442 emplois, réalisent 461 millions d’euros de chiffres d’affaires et ont un taux de pérennité de 77% à 5 ans. Pour comparaison, il s’élève à 79% au niveau national. « Alors que le taux de pérennité moyen de toutes les entreprises en France est de 61% », souligne le président de l’URSCOP Occitanie Pyrénées qui explique cette différence par la vision au long terme. « Dans une Scop, on essaie de pérenniser, on pense à l’avenir et on ne prend pas des décisions uniquement dans le but d’enrichir les actionnaires », affirme Rémi Roux.
Autre différence entre sociétés coopératives et « entreprises conventionnelles », comme les appelle le président de l’URSCOP Occitanie Pyrénées : les premières ont « une prise de conscience beaucoup plus avancée » en ce qui concerne la transition écologique. « Les entreprises ne vont pas assez vite sur le sujet », déplore Rémi Roux avant d’estimer que les dirigeants de Scop ont « davantage compris que s’ils ne prennent pas le virage de la transition écologique dès à présent, ils en feront les frais dans 10 ou 20 ans ». Pour preuve, une étude menée en 2023 sur la transition écologique auprès des Scop avait montré que 79% des dirigeants de coopératives avaient déjà engagé des actions pour réduire leur impact environnemental. « Les Scop ont un rôle précurseur à jouer, notamment face aux grands défis environnementaux et à la transition écologique », juge le président.
Pour ce faire, la Confédération générale des Scop et des Scic teste de futurs dispositifs d’accompagnement en matière de transition écologique depuis plus d’un an. « Le mouvement salarie une personne qui accompagne les sociétés coopératives et participatives dans cette démarche. La première étape consiste à sensibiliser les salariés, puis à mesurer. Par exemple, à Ethiquable, nous avons réalisé un bilan carbone de notre activité. La dernière étape consistant à prendre des décisions et ainsi à choisir d’arrêter, de transformer ou de remplacer ce qui a été identifié comme trop polluant, même si cela est générateur de bénéfices », détaille Rémi Roux, également gérant de la Scop Ethiquable. Ces tests menés par la Confédération générale des Scop et des Scic devraient faire l’objet d’un compte-rendu.
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