Le chorégraphe Alain Marty présente son spectacle “Le Jazer d’Aliénor, dame d’Aquitaine” autour de l’amour courtois, le 2 septembre à Montauban.
L’amour, ce sentiment universel, intemporel et mystérieux, est célébré de mille manières. Le chorégraphe et metteur en scène Alain Marty, ancien danseur de l’Opéra de Paris, a choisi, lui, de s’intéresser à l’amour courtois dans un spectacle intitulé “Le Jazer d’Aliénor, dame d’Aquitaine”. Une commande de la Ville de Montauban qui a déjà été reportée trois fois, au vu de la crise sanitaire, mais qui a pu être jouée en avant-première le 30 juillet dernier, dans la cour de l’Ancien Collège de Montauban.
« Ce projet est né d’une rencontre avec l’occitaniste Claude Sicre, qui m’a parlé d’Aliénor d’Aquitaine et de l’amour courtois, explique Alain Marty. Le phénomène du jazer est l’aboutissement d’un courtisement qui peut durer une dizaine d’années, la finalité étant que la dame accepte d’aller nue avec le troubadour, qu’elle “se couche”. Aliénor d’Aquitaine, qui a vécu vers 1100-1200, a été reine de France et reine d’Angleterre. Son royaume était immense. C’est son grand-père, Guillaume IX d’Aquitaine, le premier troubadour, qui l’a initiée à l’amour courtois. C’est le seul moment où les femmes étaient les égales des hommes, car elles étaient décisionnaires ».
Cessant d’être un monnaie d’échange lors du mariage, s’éloignant des relations brutale, les femmes ont, en quelque sorte, pris le pouvoir. « Guillaume d’Aquitaine était un grand amoureux des femmes. Il a décidé de les chanter, a écrit des poèmes en occitan et, petit à petit, d’autres troubadours s’y sont intéressés. Ils ont sublimé la femme. Ils choisissaient une dame qu’ils admiraient, la célébraient et l’élevaient dans le but qu’elle devienne presque inatteignable, pour cultiver le plaisir », avance le chorégraphe.
Alain Marty s’est donc attaché à raconter l’histoire d’Aliénor d’Aquitaine et de l’amour courtois. « C’est une femme extraordinaire, que je considère comme la première féministe. Cette reine, qui a divorcé, a développé une cour énorme de troubadours. C’est le seul moment où l’amour courtois a existé dans la vie de la cour. Et il est né ici en Occitanie, avant de se développer dans toute l’Europe ! Cette pratique a duré 200 ans, ensuite les hommes ont repris le pouvoir ».
Le public pourra donc découvrir cette création le 2 septembre 2021 au théâtre Olympe de Gouges de Montauban, ensuite “Le Jazer d’Aliénor, dame d’Aquitaine” se produira en Espagne, près de Barcelone, au théâtre du Gymnase à Paris, puis à Lavaur au mois de janvier 2022.
Pour cette création, Alain Marty a souhaité « rapprocher le geste du mot. J’ai toujours eu envie de m’exprimer par le verbe, faire parler le danseur avec des mots qui fonctionnent comme des clés, qui ouvrent des portes. J’ai aussi eu envie de mélanger tous les genres ». “Le Jazer d’Aliénor” mêle ainsi théâtre, danse, musique et scénographie des décors, à partir de poèmes occitans étudiés avec Claude Sicre.
Infos pratiques
“Le Jazer d’Aliénor, dame d’Aquitaine”, le 2 septembre 2021 au théâtre Olympe de Gouges de Montauban.
Laetitia Soula
Journaliste de presse écrite depuis plus de dix ans, Laëtitia Soula est rédactrice et photo-reporter. Polyvalente print et web, elle a également oeuvré comme secrétaire de rédaction et relations presse. Elle a travaillé pour divers titres de presse locale et collectivités territoriales (presse institutionnelle) à Paris, Marseille, en Bretagne, en Auvergne et dans le sud-ouest, avant de poser ses valises à Toulouse.
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