Des agents du tourisme de l’Ariège se sont mis en grève le lundi 17 juillet dernier pour demander une hausse de leurs salaires de 300 € net par mois. Leur direction et le Département leur ont proposé 115 €. Ce qui ne satisfait pas vraiment les agents.
« Notre salaire ne suit ni nos responsabilités, ni nos compétences, ni la hausse de l’inflation », déplore Anne-Sophie Gimeno. Médiatrice à la grotte du Mas-d’Azil depuis près de dix ans, elle perçoit un salaire de 1 314 € net par mois. Elle et certains de ses collègues du Service d’exploitation des sites touristiques de l’Ariège (Sesta), qui gère neuf sites culturels dont certains appartenant au Conseil départemental, revendiquent ainsi une augmentation de leurs salaires de 300 € net par mois. « C’est un montant que nous jugeons à la hauteur de nos compétences. Et nous en avons également besoin pour vivre correctement avec la hausse des prix de l’énergie », explique Anne-Sophie Gimeno.
Pour réclamer cette augmentation, 24 agents de ce service d’exploitation des sites touristiques se sont mis en grève le lundi 17 juillet en pleine période des vacances d’été. La présidente du Conseil départemental de l’Ariège, Christine Téqui, le président du Sesta, Raymond Berdou, le directeur, Laurent Subra, le directeur général des services, Francis Dejean, et la directrice des ressources humaines, Djamila Badaoui, les ont reçus le jour même, puis le jeudi 20 et le lundi 24 juillet. « Nous tenions à avoir toutes ces réunions avec le Département », indique la médiatrice. Lors de la dernière, une proposition leur a été faite : deux enveloppes, l’une de 54 000 € net par an et l’autre de 50 000 € net par an.
La première entre dans le cadre de l’avenant à la grille salariale de la convention collective nationale des espaces de loisirs, d’attractions et culturels. Il a effectivement été décidé d’anticiper sa mise en application « alors que l’arrêté ministériel n’est pas encore paru », souligne le Département. La seconde enveloppe a été débloquée suite aux revendications des salariés du Sesta. Mais pour Anne-Sophie Gimeno, ces 50 000 € sont insuffisants. « C’est une enveloppe qui nous paraît limitée car nous demandons à ce que tous les salariés, et donc pas seulement la médiation, soient augmentés face à l’inflation », souligne la médiatrice à la grotte du Mas-d’Azil.
Elle ajoute : « De plus, nous ne savons pas comment le montant va être réparti et il nous est demandé d’en décider ». En effet, le Département demande aux agents du Sesta de faire des propositions de répartition de cette enveloppe par critères d’ancienneté ou de la répartir à parts égales. Au final, les salariés se verront augmenter de 115 € net par mois en moyenne, avec au minimum 80 € et au maximum 140 €, grâce à ces deux enveloppes. « Nous savons qu’une hausse de 300 € est compliquée à obtenir puisque le Département a indiqué que le budget annuel du Sesta ne le permettrait pas », rapporte Anne-Sophie Gimeno.
La collectivité estime effectivement, dans un dossier de presse, que cela « mettrait en péril financier l’équilibre budgétaire de la structure ». Pour information, le Sesta est autonome financièrement et équilibre ses comptes par ses propres recettes, notamment par le biais de sa billetterie. L’augmentation des salaires va ainsi nécessiter une hausse du tarif d’entrée visiteurs de 5%. « Cela nous semble pertinent », juge Anne-Sophie Gimeno, avant d’indiquer que « les grottes ariégeoises font partie des sites les moins chers du pays ». Pour preuve, le billet d’entrée pour celle du Mas-d’Azil est à 10 € par adulte, alors que celui de la grotte de Lascaux s’élève à 21 €.
« Il y a un équilibre à trouver dans l’augmentation du tarif d’entrée pour ne pas pénaliser les visiteurs », considère la médiatrice qui espère, dans le même temps, « que les choses vont aller dans le bon sens » pour les agents du Sesta. Le Département est d’ailleurs de nouveau allé à la rencontre des agents du Service d’exploitation des sites touristiques de l’Ariège ce mercredi 2 août. « Il doit nous proposer une projection de répartition de l’enveloppe des 50 000 € car nous ne savons pas réellement ce que ça représente pour chaque salarié. Nous attendons donc des précisions de la part du Département », détaille Anne-Sophie Gimeno.
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