En Ariège, au bord de la RN20, dans la commune d’Ussat-les-bains, les ruines des anciens thermes Sainte-Germaine sont à l’abandon depuis 1968. Menacées d’une destruction totale, leur avenir repose désormais sur les épaules d’une habitante, qui souhaite leur redonner vie.
Catherine Blasco-Simonnot est gestionnaire de la grotte de Lombrives. Tous les jours, elle emprunte la Nationale 20 et passe devant les anciens thermes Sainte-Germaine, abandonnés depuis 1968, et témoins du riche passé thermal d’Ussat-les-bains. « Chaque jour, je passe devant et ça m’émeut. Désormais, il n’y a plus de vie. Pourtant, il fut un temps où tout un village s’était créé de ce côté de la route », constate-t-elle. Pour cause, au début du XIXe siècle, la commune ariégeoise était prisée par la bourgeoisie française pour ses sources d’eau chaude.
Cette réputation, Ussat-les-bains la doit au roi de Hollande, Louis Bonaparte. Le frère de Napoléon 1er était atteint d’une maladie grave pour laquelle il a suivi une cure thermale dans ce petit village d’Ariège. Il en est reparti guéri. « Après son passage, beaucoup de bourgeois descendaient de Paris pour venir se baigner dans ces eaux », nous raconte Catherine Blasco-Simonnot. Très vite, des hôtels, des restaurants, des commerces poussent autour d’un vaste parc paysager. Cependant, au cours du XXᵉ siècle, la population n’est plus la même, les bâtisses se transforment en résidences secondaires, et les thermes sont désertés, puis complètement abandonnés.
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En 2000, un décret d’utilité publique visant l’élargissement de la RN20 provoque les premières expropriations et démolitions, notamment celle des thermes Saint-Vincent, bâtiment alors accolé à celui de Sainte-Germaine. Malgré l’abandon du projet d’agrandissement de la Nationale, les derniers bâtiments, inoccupés, étaient devenus dangereux. « Tout devait être détruit pour des questions de sécurité. Mais sur demande de la Mairie, l’État a accordé une permission d’occupation et l’édifice Sainte-Germaine a pu être sauvé », précise Catherine Blasco-Simonnot. Toutefois, il est impossible d’y installer une activité commerciale en raison des différents risques (chutes de pierres, inondation).
Travaillant à seulement quelques mètres du bâtiment en ruine, Catherine Blasco-Simonnot voudrait consolider la façade et installer dans le parc des panneaux explicatifs illustrés de photographies, retraçant l’histoire du site. « Avec l’aide d’une peintre, j’aimerais créer des trompes l’œil entre les arcs. Mettre en scène des personnages comiques, dans une baignoire ou une piscine, en référence à l’usage passé de ces pièces ». Dans un même temps, cette habitante, amoureuse de vieilles pierres, a fait appel à un ébéniste-sculpteur sur bois pour travailler les arbres du parc et en faire des œuvres singulières.
Autant d’idées visant à préserver de la destruction un site historique, mémoire du passé faste d’Ussat-les-bains.
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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