L’épidémie de grippe aviaire a fait beaucoup de mal aux producteurs de canards, qui craignent une pénurie à venir. L’un des produits phare de la région pourrait venir à manquer, alors que l’été et les touristes arrivent bientôt.
Depuis le début de l’épizootie d’influenza aviaire en novembre dernier, 16 millions de volailles ont dû être abattues dans tout le pays. Si la deuxième vague de cette épidémie de grippe aviaire touche à sa fin, une pénurie de canards frappe durement l’Occitanie, et plus particulièrement l’Ariège. Les spécialistes du secteur craignent un été sans canards, ou à des prix exorbitants.
Interrogé par La Dépêche du Midi, un boucher ariégeois ne peut que constater l’augmentation du prix du canard, qui se fait de plus en plus rare ces temps-ci. « Entre la grippe aviaire et l’augmentation du prix des graines qui servent à les nourrir, c’est près de 10 % d’augmentation en moyenne. Et ça va continuer », confie-t-il. En effet, en plus de l’épizootie qui a touché les volailles ces derniers mois, le prix des céréales a également fortement augmenté, à cause de la guerre actuelle en Ukraine. Le pays est considéré comme le grenier à blé de l’Europe, et est l’un des principaux exportateurs mondiaux d’oléagineux, très utilisés dans l’alimentation animale.
Ces pénuries entraînent un problème d’approvisionnement pour les restaurants et les grandes surfaces. En effet, si la production de canards français n’est pas suffisante pour couvrir les besoins en volaille pour l’été à venir, certains pourraient alors se tourner vers l’importation. Les étals des magasins et les tables des restaurants pourraient alors commercialiser des canards venus d’Amérique du Sud ou d’Europe de l’Est, les produits locaux, biologiques, cultivés et vendus en circuit court étant moins nombreux en ce moment.
Elioth Salmon
Journal Toulousain
Anciennement journal hebdomadaire de solutions, le Journal Toulousain est passé 100% digital en janvier 2020.
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