Quatre ans après la mort de l’ourse Caramelles, le procès du chasseur suspecté de l’avoir abattue s’ouvre ce mardi 18 mars à Foix. Il comparaît avec quinze autres chasseurs, jugés pour diverses infractions. L’affaire soulève la question du respect des zones protégées.
Quatre ans après les faits, le procès du chasseur suspecté d’avoir tué l’ourse Caramelles en Ariège s’ouvre ce mardi devant le tribunal judiciaire de Foix. L’accusé, un septuagénaire, comparaît aux côtés de quinze autres chasseurs, poursuivis pour diverses infractions au droit de la chasse.
Le 20 novembre 2021, lors d’une battue aux sangliers autorisée dans la vallée d’Estours, certains chasseurs se sont aventurés dans la réserve du mont Valier, où la chasse est interdite. C’est dans cette zone protégée que le suspect s’est retrouvé face à une femelle et ses petits. L’ourse, Caramelles, possiblement stressée par la battue, l’a attaqué, le blessant grièvement à la jambe. L’homme a riposté, tirant deux balles : la première a touché l’animal à l’épaule, la seconde lui a perforé le cœur.
« Ce jour, aux alentours de 15h30, le peloton de gendarmerie de haute montagne est intervenu pour porter secours à un homme gravement blessé à la jambe. La victime a été immédiatement transportée au Centre hospitalier intercommunal des vallées de l’Ariège dans un état jugé préoccupant », avait indiqué la préfecture de l’Ariège, le jour des faits.
Le principal accusé risque jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende pour la destruction d’une espèce protégée. Les co-prévenus, jugés notamment pour tirs illégaux et des manquements à la sécurité, encourent principalement des amendes.
« Ces hommes ne devaient pas aller sur le territoire de Caramelles. Prêts à riposter, cela fait des mois que ces chasseurs-braconniers se concertent pour cacher leurs délits. Nous demandons le retrait de leur permis ainsi que la confiscation de leurs armes », indique l’association de défense des animaux One Voice, qui s’est constituée partie civile.
« Nous tenons à exprimer la solidarité de la profession agricole aux chasseurs et tout particulièrement au chasseur qui a déjà été marqué dans sa chair par la sauvagerie de l’ours qui l’a attaqué, et qui doit subir aujourd’hui la pression psychologique de ce procès. Sa place ne devrait pas être de se retrouver devant un tribunal », déclare de son côté la chambre d’agriculture de l’Ariège.
Le tribunal devra notamment déterminer si les prévenus avaient conscience d’être dans une zone interdite et sur le territoire d’un ours. L’audience doit durer deux jours.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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