Après avoir constaté des difficultés financières au centre hospitalier Ariège Couserans (CHAC), la Chambre régionale des comptes envisage une fusion avec le centre hospitalier intercommunal des vallées de l’Ariège (CHIVA). La juridiction explique alors avoir constaté une offre de soins surdimensionnée et une situation financière critique qui conduisent à la nécessité de repenser son fonctionnement.
Ce vendredi 11 octobre, la Chambre régionale des comptes a publié un rapport accablant la gestion du centre hospitalier Ariège Couserans (CHAC) selon les observations faites depuis 2017. Cet hôpital, situé dans une zone rurale du département, couvre les soins d’un territoire « d’un peu plus de 30 000 habitants, à la population plus vieillissante que la moyenne régionale ». Et selon le rapport de la juridiction, l’établissement de santé pourrait faire l’objet d’une réorganisation des activités ainsi que d’une potentielle fusion avec le Centre hospitalier intercommunal des Vallées de l’Ariège (CHIVA).
La Chambre régionale des comptes souligne que le CHAC propose « une offre de soins surdimensionnée, aboutissant à une sous-activité ». Malgré une diversité de services (psychiatrie, médecine, chirurgie, obstétrique, gériatrie), les taux d’occupation des lits et des salles d’opération sont « nettement inférieurs aux standards nationaux », et le nombre d’accouchements demeure « très faible ».
Le rapport met également en évidence que la stratégie actuelle de l’établissement « n’apparaît plus soutenable » en raison de « la faiblesse de l’activité et l’insuffisance de la qualité du codage des actes et de la facturation. » Seule la psychiatrie, qui constitue l’activité principale de l’hôpital, est excédentaire, et cette spécialité a « financé les activités déficitaires » sur la période analysée. Sans les subventions de l’ARS et les revenus générés par la psychiatrie, la Chambre régionale des comptes observe que « le déficit cumulé aurait été de plus de 50 M€ en 2022 ». De plus, elle constate que « Disposant d’un patrimoine vétuste, l’établissement n’a plus en propre les moyens de financer le renouvellement de ses immobilisations, ni de recourir à l’emprunt depuis plusieurs années. »
Face à cette situation alarmante, l’ARS réagit : « Le CHAC s’était engagé à retrouver en 2030 une capacité d’autofinancement nette positive et un taux de marge suffisant pour financer les investissements souhaités et nécessaires à son bon fonctionnement par le biais de mesures d’efficience à mettre en œuvre. » Ce à quoi la Chambre régionale des comptes ajoute : « L’hôpital doit donc se repositionner là où sont les besoins de la population de son bassin de vie, notamment en gériatrie et en psychiatrie, en explorant l’opportunité d’une fusion entre le CHAC et le CHIVA dans la perspective d’un hôpital départemental en Ariège. »
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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