Un seul prévenu était à la barre après la pollution d’une rivière qui a privé 8 000 habitants d’eau potable à Foix, en Ariège, en 2011. Et il a été relaxé.
Un procès a finalement eu lieu après onze ans d’enquête sur la pollution de la rivière Ayroule en Ariège. Il s’est déroulé durant le mois de février. Une seule personne était à la barre. Il s’agit du responsable d’une aire de lavage de camions où le produit à l’origine de la pollution a été déversé.
Ce dernier comparaissait pour violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité. Le tribunal correctionnel de Foix a rendu son verdict mardi 5 avril. L’homme est relaxé car il n’est pas considéré comme étant le responsable de la pollution.
Pour rappel, le 23 mai 2011, l’Agence régionale de santé d’Occitanie (ARS) a constaté un taux très élevé de tétrachloréthylène, un solvant cancérigène, dans l’eau de la rivière Ayroule, en Ariège. En conséquence, la distribution d’eau potable a été interrompue pour quelque 8 000 habitants de Foix pendant deux mois.
L’enquête n’a pas permis d’identifier l’auteur des faits. La décision rendue par le tribunal ne satisfait pas les plaignants. La mairie de Foix et le fournisseur d’eau SMDEA (Syndicat mixte départemental de l’eau et de l’assainissement), déboutés, ont décidé de faire appel.
Trois associations environnementales figuraient parmi les parties civiles, le Comité écologique ariégeois, France nature environnement et Le Chabot. Selon elles, les auditions « ont permis d’apprendre que plusieurs entreprises ariégeoises étaient clientes de cette aire de lavage. Or, il est acquis que ces entreprises, qui sont des installations classées (ICPE), étaient susceptibles d’utiliser de grandes quantités de produits contenant du tétrachloroéthylène tels que des solvants pour peintures, des dégraissants pour métaux, etc. », expliquent-elles, comme le rapporte Actu.fr.
« Ces gens-là n’ont pas été inspectés, or sur tous ces produits, il doit y avoir une traçabilité : la quantité achetée, la quantité utilisée, la quantité recyclée. On sait qu’on était sur des quantités considérables de tétrachloréthylène. On va retrouver les responsables et là, il y aura un procès pour pollution » affirme Henri Delrieu, porte-parole de l’association environnementale Le Chabot, sur France 3.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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