Sélectionné par la Mission Patrimoine, le moulin de la Jalousie, à Belpech, va être restauré et réaménagé pour préserver son histoire et son savoir-faire. Ce projet, soutenu par la Fondation du patrimoine, permettra de sauver le site en péril, avec une aide de 160 000 € pour assurer les travaux nécessaires. Le chantier devrait commencer au printemps 2025.
Dans chaque département, des monuments en péril sont désignés pour percevoir une aide financière permettant leur restauration. Après les sites sélectionnés dans le Tarn, la Haute-Garonne ou encore l’Ariège, l’Aude aussi va bénéficier d’un soutien de la Fondation du Patrimoine. En effet, le moulin de la Jalousie, construit en 1795 sur les rives de la Vixiège à Belpech, a été choisi par la Mission Patrimoine en 2024, parmi l’ensemble des sites français à soutenir financièrement. Pour sa rénovation, il recevra une dotation de 160 000 euros.
La création du moulin remonte à la fin du XVIIIe siècle, période de grands bouleversements sociaux et économiques. Raymond Fenasse, un ancien meunier, décide alors de bâtir son propre moulin après l’abolition des privilèges en 1789. « C’était mal connaître les habitants du lieu qui, poussés par le curé jureur Fontès, nouveau président du bureau constitutionnel, le jalousèrent tellement qu’il tint à mettre ce sentiment d’opposition dans la plaque de baptême de son moulin », raconte la Fondation du Patrimoine. Cette anecdote explique alors l’origine du nom “moulin de la Jalousie”.
À l’origine, le bâtiment était composé de deux étages et d’une petite minoterie, qu’il conserve encore aujourd’hui avec ses meules d’origine, où sont préparées les farines. En 1846, une extension a été ajoutée pour améliorer l’utilisation de l’eau avec un canal de force. On y trouve également une ancienne scierie et une forge.
Malheureusement, le moulin est actuellement dans un mauvais état comme le précise la Fondation du Patrimoine. Dans le détail, les toits des trois bâtiments sont dans un « état de délabrement très avancé » et risquent de s’effondrer. Du côté de la rivière, les murs qui soutiennent le moulin, particulièrement la partie scierie, menacent de tomber car il n’y a pas de fondations de ce côté de la bâtisse. Les poutres principales sont pourries, et celles de l’ancienne minoterie, qui est attachée à la scierie, se détachent à cause d’une forte érosion.
De plus, sous le plancher de la scierie, qui se trouve sous le canal, les poutres en bois et les poutres porteuses s’affaissent. La turbine de 1910, utilisée pour scier les arbres, est complètement rouillée et son coffre en acier est percé, ce qui la rend inutilisable depuis plus de six mois. Par ailleurs, le rouet qui sert à moudre la farine de maïs ne fonctionne plus, son axe étant cassé. Enfin, le plancher de la salle des meules à grains s’affaisse lui aussi, tout comme les poutres porteuses en dessous du canal.
L’association Moulin des Bois Ovales, propriétaire du moulin de la Jalousie depuis peu, souhaite redonner vie au site. Sa restauration permettra à terme d’accueillir un musée retraçant son histoire, une galerie d’art, ainsi que des ateliers éducatifs axés sur le travail du bois. Une fois l’édifice rénové, l’association aura également pour ambition de promouvoir une gestion écoresponsable, en lien avec son passé de moulin hydraulique.
Mais avant, d’importants travaux y prendront place pour redonner vie au moulin de la Jalousie. Ceux-ci débuteront au printemps 2025 (date de fin à déterminer) et se dérouleront en plusieurs phases :
Avec la dotation de la Mission Patrimoine, le moulin de la Jalousie se prépare ainsi à renaître et à entamer une nouvelle vie.
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