Les résultats d’une étude scientifique publiée mercredi dernier dans la revue Environmental science and pollution, à laquelle ont participé 247 habitants de l’Aude, confirment la présence de glyphosate dans 99,8 % des échantillons d’urine.
Une étude, dont les résultats ont été publiés mercredi dans la revue scientifique Environmental science and pollution, montre la présence de glyphosate dans l’urine des citoyens français.
Pour mener à bien ces recherches scientifiques, une campagne de prélèvement d’urine chez des volontaires a été lancée en 2018. En trois, cette démarche a permis de collecter 6 848 échantillons dans 84 départements de France. Les plus fortes participations ont été recensées dans l’Ariège, la Haute-Garonne, le Lot, le Finistère, le Morbihan, mais surtout l’Aude. Ce dernier département compte pas moins de 247 participants.
Les prélèvements d’urine ont, au fur et à mesure, été analysés par le laboratoire allemand Biocheck. L’objectif était de confirmer la présence de glyphosate dans les urines. « La France est le premier consommateur de pesticides en Europe », souligne la revue.
Alors, les scientifiques souhaitaient prouver que le désherbant, considéré comme nocif pour la santé, se glissait dans nos aliments. Les résultats sont sans appel : des traces de glyphosate ont été retrouvées dans 99,8 % des 6 795 échantillons exploitables, à un niveau moyen de 1,19 microgramme par litre (le taux maximum détecté étant de 7,37 microgrammes par litre).
Le second objectif de l’étude était de « rechercher une éventuelle association de ces taux avec les saisons, les caractéristiques biologiques des participants, leurs modes de vie, leurs habitudes alimentaires ou leur profession ». Les niveaux moyens de concentration de glyphosate les plus élevés ont été détectés chez les enfants de moins de 16 ans (à hauteur de 2,05 microgrammes par litre en moyenne) et chez les hommes (1,27 microgramme par litre contre 1,13 chez les femmes en moyenne).
De plus, les résultats prouvent une certaine corrélation avec l’alimentation puisque ces taux sont plus faibles chez les personnes qui consomment des produits issus de l’agriculture biologique (donc sans pesticides) et de l’eau filtrée. Par ailleurs, ils sont plus forts chez les fumeurs, puisque le glyphosate est utilisé dans la culture du tabac, et chez les agriculteurs ou viticulteurs qui quotidiennement avec le produit.
Dans le même temps, près de 5 800 plaintes individuelles ont été déposées par les participants sur la base de résultats positifs, selon l’Indépendant. Cette action en justice, pour “mise en danger de la vie d’autrui”, “tromperie aggravée” et “atteintes à l’environnement”, est accompagnée par Me Guillaume Tumerelle, avocat du barreau de Montélimar, dans la Drôme. Elle vise toutes les personnes impliquées dans la distribution et la diffusion dans l’environnement du glyphosate. Des fabricants de pesticides, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, la Commission européenne, et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sont ainsi cités.
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