Le Rassemblement national organise, ce jeudi 1er mai, un meeting à l’Arena de Narbonne. En riposte, les organisations syndicales et politiques de gauche se mobilisent contre l’initiative de l’extrême droite sous une même bannière, le “Collectif 1er mai”.
Des manifestations sont programmées un peu partout en Occitanie ce 1er mai, mais dans l’Aude, la tension est palpable. Depuis plusieurs semaines, le “Collectif 1er mai”, composé notamment de la CGT, la FSU, Attac, la Ligue des droits de l’Homme ou encore les partis politiques comme La France insoumise ou EELV, multiplie les réunions. Leur objectif : faire du 1er mai, la journée internationale des droits des travailleurs, mais aussi un moment de résistance face à la montée de l’extrême droite. Pour cause : ce même jour, le Rassemblement national organise un grand meeting à l’Arena de Narbonne, ville qui n’avait pas accueilli de réunion publique du parti d’extrême droite depuis deux ans.
Du côté de la CGT, le ton est ferme. Dans l’Aude, les dernières élections législatives ont marqué un tournant. Le Rassemblement national a remporté trois sièges à l’Assemblée nationale, un succès sans précédent dans ce territoire historiquement ancré à gauche. « Narbonne est une ville stratégique. Elle se situe entre Béziers et Perpignan, deux bastions de l’extrême droite. Cela forme un véritable bloc idéologique dans le Sud, exactement ce que recherche le RN », analyse Sophie Tronchet, secrétaire générale de la CGT de l’Aude.
Nous voyons bien que les thèmes portés par l’extrême droite, comme l’immigration ou le repli identitaire, s’imposent de plus en plus dans le débat public », poursuit-elle. Et de rappeler que ce 1er mai, traditionnellement dédié aux travailleurs et aux luttes sociales, « ne doit en aucun cas être récupéré ou détourné par les idées du Rassemblement national. Ils nous volent notre 1er mai ! ».
https://twitter.com/Collectif1erMai/status/1911547172069188034
À l’approche des élections municipales de 2026, les inquiétudes montent quant à une nouvelle poussée du Rassemblement national. Pour les organisations, cette progression est nourrie par une crise sociale durable et une qualité de vie qui se dégrade. L’Aude est un département majoritairement rural où la précarité de l’emploi est liée à une économie centrée sur l’agriculture et le tourisme saisonnier. Selon l’INSEE, le taux de pauvreté y atteint 20,8%. Un chiffre qui, selon les organisations syndicales, se traduit concrètement sur le terrain.
« Il devient difficile de porter des revendications quand les gens sont à bout de force », explique la secrétaire de l’union départementale de la CGT. Elle ajoute : « Las, certains votent à droite ! Non pas par rejet de la gauche, mais par ras-le-bol général. »
Le top départ de la manifestation est donné à 11h, devant la sous-préfecture de Narbonne. Toute la journée, les participants sont invités à rejoindre le “village antifasciste”, installé entre la médiathèque et le Palais du Travail, avec au programme repas partagés, débats et concerts de 13h à 18h.
Nina Pereira-Piettro
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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