Deux habitants de Narbonne vont filmer une série policière. Nom de code : “Abîmé.e”. Tommy Audouy, le réalisateur, et Aymeric Pérez, le metteur en scène, reviennent après leur dernier projet “Le nouveau monde”, une web série post-apocalyptique, déjà portée par leur association Lap Road production. Leur nouvelle série se veut encore plus ambitieuse avec huit épisodes qui devront être prêts pour le grand écran au premier trimestre 2025. Pour l’heure, le temps est à la recherche d’acteurs et techniciens bénévoles, et de lieux de tournage. Interview.
D’abord, le titre de votre série, d’où vient-il ?
Aymeric Perez : “Abîmé.e”, c’est un mélange entre les mots “abîmé” et “abymes”, soit la puissance sombre de la ville. Sur ce nouveau projet, nous voulons une série très sombre voire malsaine.
C’est quoi l’histoire sans trop en dire ?
Aymeric Perez : Celle d’un jeune enquêteur qui vient dans cette ville gangrenée par la prostitution et le trafic de drogue. Ses parents sont décédés, il a été élevé en famille d’accueil. Pour faire simple, un tueur en série sévit depuis une dizaine d’années dans la région. Le détective va devoir travailler avec un ancien enquêteur affecté émotionnellement par le tueur mais aussi une jeune journaliste. En 8 épisodes de 25 minutes, Il part à la recherche de son passé.
Vous dîtes “une ville”, avez-vous déjà choisi laquelle ?
Aymeric Perez : C’est une ville sans nom précis. Nous choisirons peut-être un nom fictif. Ce ne serait pas logique que ça se passe à Narbonne étant donné l’ambiance que nous voulons insuffler à notre série.
Vous êtes à la recherche d’acteurs mais aussi de techniciens. Vous manque-t-il encore beaucoup de personnes ?
Aymeric Perez : Au niveau des acteurs principaux, il nous manque deux postes. Toutefois, nous recherchons encore des seconds rôles ou figurants. Dans l’équipe, nous avons déjà pas mal de monde à la technique, mais l’objectif serait de doubler ou tripler le nombre pour pousser toujours plus loin la qualité. Les responsables habillage et maquillage sont prêts. Mais le projet est basé sur le bénévolat. Nous avons besoin d’un surplus de monde. Toutes les personnes ne pourront pas être là à chaque tournage. Nous recherchons à réunir un maximum de passionnés. Le but est de fédérer et de créer un groupe. Nous voulons fidéliser tout le monde pour pouvoir faire d’autres projets ensemble. Tout le bras sont les bienvenus, pas besoin forcément de professionnels du milieu : Ils peuvent venir pour apprendre ou pour donner de soi.
Manquez-vous de lieux de tournages pour la série ?
Aymeric Perez : C’est toujours le problème des perfectionnistes. Nous avons déjà bon nombre de lieux de tournage grâce à certains contrats de partenariat. Cependant, la recherche continue pour ne pas passer à côté du mieux.
Comment financez-vous la série ? En dehors du bénévolat évidemment.
Tommy Audouy : Nous avons nos fonds propres. C’était déjà le cas avec notre première série. Nous avons appris de nos erreurs, nous cherchons des partenariats avec des communes comme Carcassonne ou Narbonne. D’ailleurs, Les discussion sont en cours avec un supermarché pour les paniers repas de l’équipe. Pour se rendre compte, le nombre de personnes, chaque jour, sera en moyenne de 30. L’aide de sponsors serait un vrai plus pour nous,… Parfois, les gens ne se rendent pas compte du prix d’une telle production : un figurant, c’est 50 euros par jour, les acteurs et techniciens c’est facilement le double voire le triple. Pour Abîmé.e, il faudrait compter entre 50 000 et 80 000 euros.
Vous n’avez pas d’aides grâce au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), qui soutient la création de films ou de séries, par exemple ?
Tommy Audouy : Le problème, c’est que nous portons le projet avec l’association Lap Road Production. En faisant la demande, la réponse a été rapide : nous ne pouvons pas avoir accès aux aides du CNC.
Qu’espérez-vous de cette association ?
Tommy Audouy : Nous sommes des amoureux du cinéma. Je faisais déjà jouer mes amis. Naïvement, je me suis dis que je ne devais pas être le seul à adorer créer. De plus, si nous produisons plusieurs œuvres, tout en respectant la qualité qui nous est chère, nous pourrons montrer des projets dont nous sommes fiers.
Avez-vous d’autres projets ?
Tommy Audouy : Un studio de tournage mobile ! C’est un projet que nous avons déposé dans le cadre d’un budget participatif organisé par le département de l’Aude. Soumis au vote, les résultats tomberont le 30 avril prochain. Nous espérons convaincre les Audois. Le but serait de l’utiliser mais aussi de le louer ! Tout servirait à financer d’autres séries ou d’autres projets. En annexe, nous nous préparons pour un court métrage pour le mois de juin. D’où la création de notre équipe, qu’on espère voir perdurer.
La série devrait sortir en début d’année prochaine. Qu’en attendez-vous ?
Tommy Audouy : Nous nous sommes lancés dans ce projet d’ampleur pour la passion mais aussi pour être reconnus, nous et l’association. Je croise les doigts pour avoir l’occasion d’attirer des mécènes pour nous permettre de mener des projets encore plus ambitieux. Après, le risque serait de perdre notre liberté créative.
Note : Pour participer au projet de Aymeric Perez et Tommy Audouy : laproadproduction@gmail.com
Pour voter pour le budget participatif du département de l’Aude : https://jeparticipe.aude.fr/
Hugo Souplet
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