Le kiosque à musique du jardin public de Rodez, en Aveyron, a été sélectionné par la Mission Patrimoine, portée par Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine en péril. Il va faire l’objet de rénovations pour l’aider à retrouver sa splendeur d’antan.
Au cœur du jardin public de Rodez, en Aveyron, le kiosque à musique a attiré l’attention de la Mission patrimoine qui œuvre, chaque année, pour la sauvegarde du patrimoine français en péril. Aux côtés de 12 autres projets en Occitanie, l’édifice a donc été sélectionné pour faire l’objet de rénovations.
En effet, son état actuel empêche son utilisation. Il demeure fermé au public. Des infiltrations d’eau s’évacuent de la toiture par les colonnes en fonte (qui font office de gouttières) et fragilisent l’ensemble de la structure. Les métaux font face à de graves problèmes de corrosion. « Il devient d’ailleurs impossible d’accrocher un quelconque support sur les parois de l’édifice », souligne la Fondation du patrimoine. Très abîmés à plusieurs endroits, le plancher et le plafond doivent également être restaurés. « Ils rendent l’édifice dangereux, menaçant de s’effondrer », poursuit l’organisme.
« Le kiosque restauré retrouvera sa vocation première de lieu de représentation artistique et de diffusion pour les artistes, amateurs ou professionnels, contribuant ainsi à la démocratisation de la musique et de la danse », se réjouit la Fondation. En effet, une fois les travaux terminés, la municipalité ambitionne d’en faire une scène ouverte sur le parc, accessible à tous.
Bâti en 1881, le kiosque a d’abord été construit sous la forme d’une simple plateforme éclairée et pourvue de bancs pour y accueillir les orchestres militaires des régiments de Rodez. Durant la “Belle Époque” (1871-1914), il devient un véritable pôle d’attraction où se rejoignent les familles durant les jours de repos. Dix ans après sa construction, la municipalité décide même de couvrir la structure octogonale d’un toit, pour protéger les musiciens des intempéries, du soleil, et permettre une meilleure acoustique.
De 1850 à la Première guerre mondiale, plus de quatre mille kiosques à musiques, similaires à celui de Rodez, se sont construits sur tout le territoire français. À la fin du XIXème siècle, il n’en restait que trois cent. « Bien qu’appartenant à une production sérielle et ayant été édifié en quantité importante, cet élément caractéristique de la fin du XIXème siècle est donc devenu rare », poursuit la Mission Patrimoine.
Sur la partie basse des huit colonnes rouges de la structure, on peut encore lire la signature du fondeur “Barthe fondeur Rodez”. Malgré quelques détériorations, ce bijou imaginé par l’architecte Besse, continue d’attiser le regard des passants, comme un cadeau resté figé dans le temps.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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