La société coopérative Terreauciel a créé à Toulouse les “Carrés Maraîchers”, des parcelles de terrain louées à l’année où les particuliers cultivent eux-mêmes leurs fruits et légumes. Une initiative récompensée du premier prix de l’Inspiration en Économie Sociale et Solidaire (ESS) par la Fondation Crédit Coopératif fin mars, qui met à l’honneur les acteurs de la transition écologique et sociale.
Développer l’agriculture urbaine, c’est le défi que se sont lancé les membres de la Société coopérative et participative (Scop) Terreauciel. Depuis sa création en 2013, elle tend vers un idéal : développer à toutes les échelles de la ville l’agriculture urbaine comestible, c’est-à-dire la culture de plantes qui apportent une production alimentaire à ceux qui les cultivent, à l’intérieur et aux alentours des villes.
Pour cela, Terrauciel lance, en 2020, le projet “Les Carrés Maraîchers”. « Il s’agit d’une parcelle de terre, dont la Scop est propriétaire, louée par des particuliers, sur laquelle ils peuvent cultiver et collecter eux-mêmes leurs fruits et leurs légumes selon les standards de l’agriculture biologique. Nous souhaitons ainsi que chacun puisse se rapprocher au mieux de l’autosuffisance alimentaire », espère Florian Champoux, cogérant en charge du développement commercial et des partenariats… Une initiative récompensée du premier prix de l’Inspiration en Économie Sociale et Solidaire (ESS) par la Fondation Crédit Coopératif fin mars, qui met à l’honneur les acteurs de la transition écologique et sociale.
Les “Carrés Maraîchers” ont séduit de nombreux Occitans sur les deux sites aujourd’hui existants, au 216 route de Launaguet à Toulouse, et sur le terrain de l’entreprise Ecocert à L’Isle Jourdain, dans le Gers. Une centaine de “légumeurs”, comme sont appelés les clients, ont pris possession des parcelles, et les retours sont positifs : « Nous disposons au total de 5 000 m² de terrain. Les gens payent 468 euros l’année pour profiter des lieux. Certains volontaires ont pesé toutes leurs récoltes à l’année et ont récupéré l’équivalent de 700 euros de fruits et légumes. Un beau retour sur investissement. D’autre part, beaucoup me disent que leur implication sur leur parcelle les a conduit à reprendre goût à la cuisine ».
D’autant que les “légumeurs” sont guidés par un maraîcher (salarié de la Scop) pour s’assurer du meilleur rendement de leur production. Ce dernier s’occupe, à plein temps, des principaux travaux sur l’exploitation, comme le système d’irrigation, le plan des cultures, apportent régulièrement ses conseils professionnels au travers des nombreux ateliers qu’il propose. Rémunéré grâce à la location des parcelles, le maraîcher s’emploie également à y développer une nouvelle forme d’agriculture « plus sociale, où les consommateurs sont acteurs, en devenant coproducteur des aliments qu’ils dégusteront par la suite ».
À l’avenir, Terreauciel souhaite développer davantage les “Carrés Maraîchers” à Toulouse et ses environs : « Nous avons aujourd’hui une cinquantaine de familles sur liste d’attente. Nous souhaiterions accueillir 200 personnes et disposer de 20 000 m² de terrain cultivable. Les « légumeurs » nous font confiance, et les quelques personnes qui quittent les “Carrés Maraîchers” nous disent qu’elles ont acquis les connaissances nécessaires pour se débrouiller seules, dans un autre jardin partagé ou dans le leur », se félicite Florian Champoux.
Elioth Salmon
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