Le château de Nogarède et sa chapelle, situés sur la commune de Sieuras, en Ariège, font partie des 13 bâtiments d’Occitanie dont les projets de rénovation ont été retenus par la Mission Patrimoine de Stéphane Bern. Découverte du lieu.
La Mission Patrimoine, portée par Stéphane Bern, a sélectionné 13 bâtiments emblématiques en Occitanie, soit un dans chaque département de la région. En Ariège, l’heureux élu est le château de Nogarède (ainsi que sa chapelle) situé sur la commune de Sieuras, limitrophe de la Haute-Garonne. Grâce aux dons perçus par la fondation, le domaine patrimonial bénéficiera de rénovations qui lui permettront de retrouver son aspect d’antan.
Ce domaine est composé de plusieurs maisons de maîtres, contremaîtres et ouvriers, mais aussi d’un puits, d’un séchoir, de hangars et d’un moulin. Le château de Nogarède surplombe les coteaux, entre les vallées de l’Arize et de la Lèze. Il offre une vue panoramique sur les Pyrénées. L’édifice, principalement bâti à la fin du XVIe siècle, est notamment reconnaissable par ses briques roses toulousaines. De forme carré, il possédait quatre tours, une à chaque angle. Aujourd’hui, seules trois subsistent. L’une d’entre elles aurait été détruite durant la Révolution française. Proche du château, la chapelle Saint-Laurent et son clocher-mur dénotent dans un style plus classique, représentatif de l’architecture du XVIIe. Les deux bâtiments sont inscrits aux Monuments Historiques depuis 1989.
Historiquement, le site a été occupé par plusieurs familles de seigneurs avant d’appartenir, au XVIIIe siècle, à l’écrivain Laurent Angliviel de La Beaumelle (1726-1773). Ce dernier a notamment été l’un des premiers à défendre la famille Calas, soupçonnée d’être responsable de la mort par pendaison de leur fils. L’affaire Calas a d’ailleurs inspiré Voltaire pour son “Traité sur la tolérance”. Le domaine a ensuite été acquis, au XIXe siècle, par la famille Baron, dont les actuels propriétaires sont les descendants.
Le château et sa chapelle sont aujourd’hui en état de péril et nécessitent des rénovations pour leur sauvegarde. Une première phase de travaux plus urgents, consacrée aux quatre toitures principales de l’édifice, sera engagée dès cette année 2021. Elle concerne la tour octogonale, les tours rondes, le corps du logis et la chapelle. Pour cette dernière, les réparations ont déjà commencé depuis le mois de juillet dernier. Elles ont permis de refaire le toit, mettre le bâtiment hors d’eau et consolider les voutes.
L’objectif est de restaurer les charpentes et les couvertures de l’ensemble des édifices, dont certaines parties sont effondrées, « en utilisant des matériaux et des savoir-faire traditionnels », souligne la Mission Patrimoine. L’ensemble des travaux s’étaleront sur une période de trois à quatre ans. Le montant à atteindre grâce à la Mission Patrimoine est de 39 063 euros. Pour l’heure, neuf donateurs y ont participé à hauteur de 1 300 euros.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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