Alors que l’opposition demandait que la ville de Toulouse intervienne afin d’assurer la réouverture du service de médecine interne de l’hôpital Ducuing, fermé depuis le 17 décembre 2021, le conseil municipal s’est contenté d’appeler l’Agence régionale de santé (ARS) à garantir le maintien de cet établissement.
La question de la crise des services hospitaliers s’invite au conseil municipal de Toulouse. Lors de la séance du mardi 8 février 2022, le groupe d’opposition Toulouse Écologiste, Solidaire & Citoyenne a présenté un vœu demandant l’intervention de la ville afin « d’assurer la réouverture du service de médecine interne de l’Hôpital Ducuing », fermé depuis le 17 décembre dernier.
Une situation qui, pour les élus d’opposition, met à mal la continuité des soins dans un établissement privé associatif, à but non lucratif, reconnu pour son rôle fondamental dans la médecine sociale du centre-ville. L’hôpital Ducuing étant le seul établissement toulousain à ne pas pratiquer de dépassement d’honoraires.
Lors de la présentation du vœu défendu par son groupe, la conseillère municipale Hélène Cabanes est tout d’abord revenue sur le contexte général de crise de l’hôpital public. Celle-ci a notamment dénoncé des réformes qui, depuis plus de 40 ans, ont instauré une « course à la productivité » et, de ce fait, provoqué la « fermeture de lits moins rentables, mais non moins indispensables », une hausse de la « souffrance au travail ». Une situation qu’elle met en parallèle avec le contexte social tendu qui a provoqué la démission de quatre médecins, et la fermeture du service de médecine sociale, à l’hôpital Ducuing.
S’inquiétant du maintien de la continuité et de l’accès aux soins pour les plus démunis, l’élue d’opposition défendait un vœu engageant la ville de Toulouse à « réaffirmer son attachement solidaire à un système de santé solidaire », « réunir les partenaires publics pour trouver des solutions » et, surtout, « d’intervenir afin d’assurer la réouverture du service de médecine interne de l’hôpital Ducuing ainsi que le retour des personnels démissionnaires »
Suite à l’exposé d’Hélène Cabanes, l’adjointe au maire en charge de la santé, Patricia Bez a proposé plusieurs amendements aux vœux avant que celui-ci ne soit soumis au vote. Cette dernière a notamment proposé la suppression, dans la présentation du vœu, de l’argumentaire faisant le lien entre la course à la rentabilité et la dégradation de la prise en charge.
Par ailleurs, si la majorité a conservé la mention affirmant « son attachement à un système de santé solidaire », elle a proposé une réécriture fondamentale des engagements suggérés. Dans sa version définitive, le vœu relatif à la situation de l’hôpital Ducuing n’implique finalement pas d’intervention concrète de la ville, mais se borne à interpeller l’Agence régionale de santé, « seul organe compétent » sur cette question. Un texte en partie vidé de son sens que l’opposition a tout de même validé, sans prendre part au vote sur les amendements.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires