Lors du dernier conseil municipal, les élus de Toulouse ont voté la signature d’une convention avec RTE pour mettre en place des mesures concrètes d’économie d’énergie. Ce dispositif, baptisé EcoWatt, devrait permettre, en cas d’alerte d’éviter les coupures d’électricité. Une initiative saluée par tous, y compris l’opposition, qui regrette cependant qu’il ne s’agisse que d’actions ponctuelles, imposées par un risque.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a signé le 21 décembre dernier, une convention avec le gestionnaire du réseau électrique RTE visant à prévenir les coupures d’électricité. Votée lors du conseil municipal du 16 décembre, cette initiative engage la collectivité dans le dispositif EcoWatt. « Il a été conçu pour permettre à chacun d’agir sur sa consommation d’électricité afin d’anticiper les risques de coupure hivernale. Pour cela les citoyens sont invités à s’abonner aux messages d’alerte par SMS et les collectivités à promouvoir et appliquer les mesures de sauvegarde sur leur périmètre », explique la Mairie.
La charte que vient de signer la Mairie de Toulouse l’engage dans un processus de sobriété énergétique en cas de surconsommation électrique. En effet, le dispositif EcoWatt permet à RTE de connaître, en temps réel, le niveau d’électricité disponible pour alimenter les consommateurs. Par là même, le gestionnaire du réseau peut prévoir un pic d’utilisation et donc, de possibles coupures. Il envoie alors une préalerte, orange ou rouge, à J-4 et une confirmation à J-1, et indique les périodes durant lesquelles il est nécessaire de limiter la consommation.
À la réception de ce message, la collectivité met en place des actions concrètes, définies précisément par la charte, permettant de réduire significativement ses besoins en électricité. « Des mesures qui pourront évoluer en fonction de la situation », précise Françoise Ampoulange, conseillère municipale en charge de la rénovation énergétique des bâtiments municipaux.
En cas d’alertes EcoWatt orange ou rouge émises par RTE, la Direction de la sécurité civile et des risques majeurs de la mairie de Toulouse lancera les actions prévues par la charte pour éviter les coupures d’électricité, à savoir :
La Mairie précise qu’elle procèdera à « l’extinction partielle de l’éclairage dans les établissements scolaires, culturels et sportifs pour les activités qui le permettent, l’extinction renforcée des éclairages extérieurs dès 18h », en cas d’alerte orange et qu’une alerte rouge déclencherait « la fermeture anticipée à 18h de certains établissements, le report des activités non
essentielles (sportives et socioculturelles), le renforcement du télétravail pour éviter les déplacements et la tension de 18h à 20h ».
Si les engagements de la Mairie sont salués par tous les élus toulousains, y compris par l’opposition, cette dernière relève tout de même le caractère éphémère des actions proposées. « Nous apprécions l’anticipation de potentielles coupures mais il est dommage qu’il faille se trouver au pied du mur pour trouver des solutions à court terme », note Aymeric Deheurles, conseiller municipal du groupe Alternative Citoyenne (AMC).
Une vision partagée par Hélène Magdo, qui estime qu’il ne s’agit pas là de décisions écologiques mais plutôt d’actions rendues obligatoires par la situation énergétique actuelle. Elle demande ainsi à la majorité municipale de s’engager plus durablement en réfléchissant à des solutions à long terme, « comme la construction de bâtiments équipés de panneaux solaires et de batteries pour assurer leur consommation électrique ».
En résumé, si l’opposition ne peut que se satisfaire d’actions visant la sobriété énergétique, elle souhaiterait que la Mairie devienne plus volontariste en la matière avec l’élaboration d’un plan accélérant la réduction des consommations d’énergie et développant les énergies renouvelables sur son territoire. De même, les élus de la minorité exhortent ceux de la majorité à montrer l’exemple : « Comment expliquer aux Toulousains qu’ils doivent faire des efforts, réduire leur consommation, quand ils voient par exemple des panneaux publicitaires numériques totalement inutiles allumés dans l’espace public ? » s’interroge Maxime Le Texier. Et Hélène Magdo de renchérir : « Il faut un arrêté municipal pour limiter cette pollution lumineuse ».
Mais selon le groupe Aimer Toulouse de Jean-Luc Moudenc, l’opposition « fait une fixette sur 66 panneaux numériques qui ne représentent qu’une part infime de la consommation ». Thierry Sentous, conseiller municipal en charge du mobilier urbain s’explique : « Si nous voulons réduire nos besoins en électricité, c’est l’ensemble du mobilier urbain qu’il faut prendre en compte. Et c’est ce que nous faisons, ce qui nous permet d’annoncer que nous allons baisser notre consommation de 49% dès que les nouveaux mobiliers urbains seront installés, c’est-à-dire en 2023. »
L’idée étant de porter l’effort sur des postes énergivores et non sur des structures dont la consommation électrique reste à la marge. Des décisions politiques dont la majorité fait valoir les résultats concrets et la durabilité.
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