Il y a deux ans, alors que les campagnes de vaccination contre la Covid-19 battaient encore leur plein, la préfecture de Haute-Garonne avait fait retirer les affiches antivax, collées sur des panneaux publicitaires à Toulouse, par l’association Réinfoliberté pour « atteinte à la santé publique ». Ce jeudi 16 janvier, le tribunal administratif de Toulouse doit juger du bien-fondé de cette décision.
Lancée en août 2022, une campagne publicitaire mettant en garde contre les effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 faisait polémique. Au point que la préfecture de Haute-Garonne a pris un arrêté visant à interdire leur diffusion, sommant l’association Réinfoliberté de retirer toutes ses affiches. Selon les services de l’État, les messages véhiculés tels que “Un accident cardiovasculaire pour 100 injections : la santé de nos enfants vaut mieux que des vaccins expérimentaux” ou encore “Vaccination Covid : 1 effet secondaire grave sur 100, et si c’était votre enfant ?”, portait atteinte à la santé publique et relayaient de fausses informations.
L’association Réinfoliberté avait contesté la décision sur le fond mais n’avait pas obtenu d’audience immédiate. Le tribunal administratif de Toulouse jugera finalement cette affaire ce jeudi 16 janvier, soit plus de deux ans après les faits. L’avocat des antivax plaidera l’entrave à la liberté d’expression : « Le gouvernement a interdit tout débat sur la vaccination et a menti à de nombreuses reprises sur la sécurité et l’efficacité de ce produit. Pis encore, il a interdit toute contestation et tout débat. Or dans une société démocratique on doit pouvoir parler de tout. Si les citoyens avaient été informés des incertitudes existantes, des risques encourus, alors certains auraient pu être libres d’accepter ou refuser ce produit », explique Me David Guyon.
Pourquoi les atteintes à la liberté d’expression peuvent conduire à la mort ?
— David Guyon (@DavidGuyon3) January 14, 2025
Hier j’avais le plaisir de répondre aux questions d’un journaliste au sujet de l’audience du 16 janvier 2025 à 9h qui se déroulera au tribunal administratif de Toulouse au sujet de la campagne de… pic.twitter.com/POExMqLean
Si la tribunal administratif de Toulouse valide l’interdiction d’afficher, le défenseur de Réinfoliberté n’exclut pas de porter le dossier devant la Cour européenne des droits de l’Homme ; s’il annule l’arrêté de la préfecture, l’association antivax pourrait reprendre sa campagne de communication, les vaccinations contre la Covid-19 étant encore d’actualité.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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