Durant la pandémie, l’Institut national de statistiques (Insee) a suivi l’évolution du nombre de décès dans la région Occitanie, toutes causes confondues. Ces observations permettent de constater une surmortalité significative en août dernier, clairement imputable à la Covid-19.
5 251. C’est le nombre de décès enregistrés entre le 1er et le 31 août en Occitanie, selon l’Institut national de statistiques (Insee), toutes causes confondues. Soit 450 de plus qu’en 2020, à la même période. A un moment où la Covid-19 circulait déjà en France. Car l’écart de mortalité est encore plus élevé si on le compare au mois d’août 2019, avant l’apparition de l’épidémie. En effet, en août 2021, 588 décès de plus ont été comptabilisés par rapport au même mois de l’année 2019.
Une fluctuation de la mortalité qui correspond à celle de la circulation du virus. En effet, le nombre de décès avait chuté à la fin du mois de mai, tout comme celui des cas de Covid-19. Mais, au 31 juillet, l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie s’alarmait d’un taux d’incidence jusqu’à 12 fois supérieur au seuil d’alerte dans certains départements. Et, dans un même temps, le nombre de personnes qui perdaient la vie augmentait. Pour les observateurs de l’Insee, il ne peut s’agir d’une coïncidence : cette surmortalité est bien causée par l’épidémie.
L’Institut avait déjà relevé une augmentation exceptionnelle du nombre de morts durant l’été, mais seulement au cours de la période de canicule exceptionnelle, en 2003. « En 2021, les fortes chaleurs ont été modérées dans la région et l’excès de décès mesuré en août résulte avant tout de la rapide diffusion du variant Delta dans la région », analyse l’Insee. Le taux d’incidence dans la région était alors de 420 cas positifs pour 100 000 habitants, et les hospitalisations avaient été multipliées par 10 en un mois. D’ailleurs, au 30 juillet, l’ARS rendait compte de 3 434 cas positifs en moyenne par jour en Occitanie. Tandis que 76,9 % de la population de plus de 18 ans avaient déjà reçu une première injection de vaccin.
Une hausse anormale des décès constatée dans toutes les régions de France métropolitaine, mais en Occitanie, le phénomène semble particulièrement prégnant. En effet, avec un taux de surmortalité de 10 %, le territoire est la troisième région la plus touchée, après la Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur. A l’échelle des départements, c’est dans l’Hérault que la mortalité est la plus marquée en août 2021, avec 1 090 décès. Par rapport à 2019, le département enregistre une augmentation de 173 morts. A l’inverse, la Lozère déplore 87 décès en août 2021, contre 80 en 2019. Mais ce chiffre reste à relativiser, compte tenu de la faible population du département. Le taux d’incidence étant plus éloquent : il a atteint les 260 en août.
A ce jour, le taux d’incidence est repassé en dessous du seuil d’alerte dans la plupart des départements d’Occitanie, dont l’Hérault, le plus touché de la région en août dernier, où il est de 42,77. Quant à la Lozère, il atteint 48 pour 100 000 habitants.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires