Depuis 2014, la mairie de Toulouse a investi près de 50 millions d’euros pour créer ou rénover 86 structures dédiées à la petite enfance. Un guichet unique est annoncé pour janvier 2026 afin de simplifier les inscriptions.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a choisi le nouveau Centre petite enfance du quartier Guillaumet pour faire le point, vendredi 17 avril, sur dix ans d’action municipale en faveur des tout-petits. Ouverte en janvier 2025, la structure regroupe sur quatre niveaux 52 places en crèche collective, 53 en crèche familiale, un relais petite enfance (RPE) et un établissement chargé des inscriptions.
Dans ce quartier où le foncier est rare, la Ville a misé sur la verticalité. « C’est une application concrète de la loi Zan (Zéro artificialisation nette, ndlr). Nous consommons moins de foncier, mais nous développons un service de qualité et de dimension équivalente à ce que nous faisions auparavant, en nous étalant moins », explique le maire.
Depuis 2014, près de 2 000 places en crèche ont été créées à Toulouse, tous gestionnaires confondus, selon la Mairie. Une centaine doit voir le jour d’ici à 2026. Cela s’est traduit par l’ouverture de 29 structures entre 2014 et 2020, puis 40 autres sur le mandat en cours. En parallèle, 17 établissements ont été réhabilités, étendus ou relocalisés. « Nous aurons consacré un investissement de pratiquement 50 millions d’euros sur deux mandatures pour financer ces 86 structures », a précisé Jean-Luc Moudenc.
Parmi les évolutions notables : l’introduction d’espaces végétalisés dans 80% des structures existantes, dans le cadre du plan municipal de plantation de 100 000 arbres entre 2020 et 2030.
Il y a désormais 137 crèches à Toulouse, municipales ou associatives, proposant environ 6 500 places. Mais celles-ci peuvent être utilisées par plusieurs enfants à des horaires différents. Une centaine de familles bénéficie d’ailleurs de dispositifs pour des horaires atypiques.
En complément des crèches, la municipalité a élargi le réseau des relais petite enfance, passés de 9 en 2014 à 14 aujourd’hui. Ces derniers accueillent les assistantes maternelles avec les enfants, favorisant les échanges de pratiques et les projets communs. Les lieux d’accueil parents-enfants, qui permettent d’échanger, de souffler ou de trouver du soutien, sont passés de 10 à 15 en dix ans.
Le budget annuel de fonctionnement de la petite enfance s’élève à 70 millions d’euros. « C’est un des plus gros postes budgétaires de la ville », a rappelé le maire. Les familles paient en moyenne 8,8% du coût réel des places, le reste étant pris en charge par la Caisse d’allocations familiales et la mairie.
Jean-Luc Moudenc revendique le « caractère extrêmement social » de ce service public. « Plus nous le développons, plus nous créons du déficit. Mais c’est un déficit assumé, voulu », a-t-il insisté. Le soutien concerne aussi les structures associatives, dont les subventions ont été revalorisées de 3% en 2023, puis 4,6% en 2024. Le coût pour les familles reste identique, quel que soit le gestionnaire.
Depuis le 1er janvier 2025, la Mairie de Toulouse est devenue autorité organisatrice de l’accueil du jeune enfant, dans le cadre de la nouvelle loi sur le service public de la petite enfance. Elle peut désormais donner un avis sur l’implantation de nouvelles crèches, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Cette nouvelle mission s’accompagne de responsabilités qu’elle assumait déjà : recenser les besoins des enfants de zéro à trois ans, informer et accompagner les familles, planifier le développement de l’offre d’accueil, et soutenir sa qualité.
Pour simplifier les démarches des familles, un guichet unique sera lancé en janvier 2026. « Les 137 crèches auront accès aux informations. Nous pourrons attribuer une place dès qu’elle répondra à un besoin identifié », précise l’adjointe à la petite enfance, Laurence Katzenmayer.
Ce guichet unique regroupera les inscriptions en crèche, à l’école et aux accueils de loisirs. À terme, les places disponibles auprès des assistantes maternelles pourraient aussi y être intégrées.
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