Christine Arrighi, députée de la 9e circonscription de Haute-Garonne (Nupes), s’apprête à lancer, ce samedi 8 octobre, son Parlement. Un nouvel outil démocratique pour garder le lien avec les habitants et leur permettre, aux côtés des élus, de faire émerger des propositions de loi. Une sorte de convention citoyenne locale. Plus d’explications.
« Permettre à la démocratie de ne pas s’arrêter le jour du vote ». C’est la volonté de la députée Nupes de la 9e circonscription de Haute-Garonne, Christine Arrighi, en annonçant la création d’un “Parlement”, sur son territoire, ce samedi 8 octobre. Un outil qui permettra à tout un chacun de participer à la construction de la loi, une manière de se frotter à la démocratie active. Pour l’élue, il s’agit de poursuivre le travail entamé lors de la campagne des Législatives : « On a cherché un moyen de faire perdurer l’enthousiasme et l’énergie qu’il y avait eu pendant la campagne tout au long du mandat. Alors, l’idée est naturellement venue de continuer à réfléchir et à construire avec les habitants de cette circonscription. » De plus, durant la campagne, de nombreux administrés lui ont confié « un fort besoin de dialogue tout au long du mandat ». Il n’en fallait pas plus pour décider la députée à lancer son projet.
L’objectif de ce “Parlement de la 9e” est de « créer de l’intelligence collective, de faire émerger les solutions sur le terrain qui permettront d’élaborer la loi », précise Christine Arrighi. Concrètement, il s’agit d’une plateforme numérique sur laquelle les participants pourront discuter, échanger, débattre, suggérer et travailler sur différents thèmes. Les participants qui se seront inscrits sur le site Internet, pourront en effet rejoindre des ateliers législatifs citoyens. « Deux maximum. Nous avons choisi de limiter à deux car au-delà, ils auraient du mal à suivre tous les dossiers, tous les sujets abordés », commente la députée.
Ces groupes de travail sont en réalité des groupes de discussions sur lesquels seront partagés les documents pertinents à la réflexion en cours. Et bien sûr toutes les contributions des participants. Ils seront organisés par thématiques préalablement identifiées comme prioritaires pour la circonscription en début de mandat. Ainsi, même si elles pourront évoluer à l’usage, l’équipe de Christine Arrighi a isolé sept domaines d’intervention, à savoir : Eau & énergies, alimentation, finances, pollution, recherche, transport & participation citoyenne, et mobilisation sociale. À l’image de l’Assemblée nationale, le “Parlement de la 9e” fonctionnera donc par commissions.
En revanche, il ne s’agira pas de reproduire, à l’échelle locale, la représentation politique que garantit l’Assemblée nationale. Car, sur la plateforme, se côtoieront élus locaux, mais aussi membres d’associations et citoyens de tous bords. Ouvert à tous, le “Parlement de la 9e” doit cependant être la caisse de résonance de ceux que l’on entend moins : « J’espère toucher les personnes qui ne feront jamais la démarche d’aller dans un parti politique. J’espère toucher les personnes qui ne votent plus. J’espère toucher les femmes, trop souvent exclues du débat parce que, qu’on le veuille ou non, leur charge mentale ne leur laisse pas assez de temps pour assister à de longues réunions qui finissent tard le soir », indique Christine Arrighi.
Ce nouvel outil permettrait ainsi aux électeurs d’exercer leur pouvoir démocratique au-delà du simple glissement d’un bulletin dans l’urne. Et surtout de retrouver confiance en l’action politique, dont l’élue estime qu’elle a été perdue par les gouvernants. « Je prends un exemple : la Convention Citoyenne pour le Climat a montré combien des personnes tirées au sort pouvaient être porteuses de solutions pertinentes, innovantes et en un mot nécessaires. Le président de la République a dit “oui, oui, très bien, au revoir et merci”. Et les travaux de la Convention sont allés nourrir les archives qui seront un jour, peut-être étudiées par les historiens au même titre que les cahiers de doléances de la Révolution. »
À l’inverse, la députée de la 9e circonscription de Haute-Garonne compte bien reprendre les propositions émanant de son Parlement pour s’en faire écho à l’Assemblée nationale. « Le mandat de député a cette particularité d’être national, avec beaucoup de travail et de présence à l’Assemblée nationale, à Paris. Mais nous sommes aussi, en tant que députés, les porte-voix de nos circonscriptions. Or, si nous n’y prenons pas garde, être très souvent éloignés du terrain pour voter les lois peut nous empêcher d’entendre ces voix. Cet outil permettra donc de nourrir un dialogue constant… Et d’en faire quelque chose ! », poursuit Christine Arrighi.
D’ailleurs, elle se servira des assemblées générales du “Parlement de la 9e”, qui auront lieu deux fois par an, pour rendre des comptes sur ses activités à l’Assemblée nationale. La première étant celle de ce samedi 8 octobre, au Restô Calm (117 avenue Jules-Julien) de Toulouse, qui lancera officiellement de l’instance.
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