Les besoins en main-d’œuvre des entreprises en 2023 sont dévoilés. Pole Emploi livre son enquête nationale annuelle en la matière pour l’année 2023. En Occitanie, c’est la Haute-Garonne qui concentre le plus d’intentions d’embauches. Au niveau territorial, les bassins d’emploi de Toulouse et Montpellier concentrent 31% des projets de recrutement de la région Occitanie.
Quels sont les besoins en main-d’œuvre des entreprises en 2023 ? Pôle Emploi a interrogé plus de 180 000 établissements en Occitanie pour rendre son rapport et répondre à cette question. L’organisme annonce ainsi une augmentation des intentions d’embauches en Occitanie. Près de 280 000 recrutements sont en projet en 2023 en Occitanie, soit une augmentation de 1,1% en un an. Parmi ces dernières, 71% concernent des CDI et des CDD de plus de 6 mois contre 63% l’année dernière. La région réunit plus de la moitié des intentions des contrats durables, un résultat tiré vers le haut par la Haute-Garonne.
Si les recrutements s’étaient tassés en Haute-Garonne en 2021, eu égard à la baisse d’activité du secteur aéronautique ayant subi la crise sanitaire, ils semblent reprendre en 2022. Le département se place d’ailleurs en première position des territoires sur lesquels les employeurs prévoient d’embaucher. Ces offres d’emploi se concentrant sur la ville même de Toulouse et son pôle aéronautique. D’ailleurs, les ingénieurs et les cadres en développement sont particulièrement recherchés cette année par le secteur d’activité. « La Haute-Garonne, c’est le bon cru de 2023 », déclare Pierre Brossier, responsable des études et des statistiques de Pôle Emploi.
L’Occitanie se situe en 2e position des régions qui recherchent le plus de saisonniers en France avec 38% de projets d’embauches saisonnières contre 30% au niveau national. Notamment grâce aux activités agricoles et touristiques qui restent plus développées. Cinq départements affichent une proportion d’intentions de recrutements saisonniers supérieure à 50% : le Tarn-et-Garonne (58%), l’Aude (57%), les Pyrénées-Orientales et le Gers (52%) et enfin la Lozère (50%). Malgré cela, la proportion d’embauches saisonnières régionales baisse de près de 3 points au regard de l’année 2022.
Les très petites entreprises restent les premiers recruteurs de la région avec 6 projets d’embauches sur 10. Les TPE présentent plus de facilité à se réinventer pour se rendre plus attractives et ainsi embaucher plus facilement. Pour Antoine Micouleau, propriétaire du restaurant “Aux pieds sous la table”, qui a fait passer son équipe de 12 à 40 salariés, il aura fallu s’adapter. Les métiers liés à la restauration se placent en première ligne des métiers les plus recherchés en 2023. Après de nombreux entretiens, Antoine Micouleau a remarqué, essentiellement pour les recrutements de personnel qualifié aux petites fonctions (serveurs, commis, chef de rang) que « beaucoup de candidats ne manquaient pas de compétences mais avaient une idée erronée du métier. » Ces entretiens l’ont poussé à revoir ses critères : « Nous avons dû changer notre manière de recruter, ouvrir notre éventail et investir dans la formation interne. » Pour cela, le restaurateur a décidé d’embaucher à un niveau de qualification inférieurs aux besoins immédiats, avec l’ambition de former ses employés. Pour cela, il s’est d’abord tourné vers l’alternance : « Cela permet d’enseigner des valeurs et le métier dans le but de faire rester et évoluer les employés. » Cet engagement permet de former les nouveaux mais aussi les anciens salariés.
Sur la région Occitanie, le nombre de projets de recrutements 2023 présente une hausse de 1,1% : cette année, 633 380 demandeurs d’emploi étaient recensés en février dernier, c’est 10 000 de moins qu’un an plus tôt, selon Pôle Emploi. Néanmoins, la part des entreprises qui envisagent de réaliser au moins une embauche est en baisse, passant de 33% en 2022 à 30% en 2023. Une statistique liée aux difficultés d’embauches pointées du doigts par les entreprises et qui ne cessent de progresser depuis 2017. Ce phénomène est plus marqué dans les métiers d’aides à domicile, de maçons, de plombiers, de coiffeurs ou encore d’infirmiers. En cause : la pénurie de candidats, Pierre Brossier révèle que : « Même si cela ne cesse de surprendre le grand public, nous ne recevons pas assez de candidatures ». Cela s’explique par une rémunération trop faible selon 42% des candidats, par des tâches trop techniques pour 30% d’entre eux, et par une pénibilité et des horaires trop difficiles pour 29%. Du côté des employeurs, ce sont les profils inadéquats des candidats qui rendent le recrutement plus compliqué : 66% des entreprises perçoivent ainsi un manque de motivation, un manque d’expérience, de compétences et de techniques insuffisantes pour un recruteur sur deux.
Lou-Anne Strasfogel
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