Un travailleur sur cinq vit en Occitanie avec moins de 1 063 euros par mois, correspondant au seuil de pauvreté, selon la dernière étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) portant sur l’année 2018.
20 % des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté en Occitanie. Soit, avec moins de 1 063 euros par mois. « Avec le Grand Est, la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie est l’une des quatre régions qui comptent les parts les plus élevées de travailleurs pauvres », explique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son dernier rapport, portant sur l’année 2018 (derniers chiffres connus).
Parmi ces 470 000 travailleurs pauvres, la moitié vit avec moins de 500 euros par mois. Cette précarité touche particulièrement les femmes et les jeunes de moins de 25 ans, car ils sont plus souvent embauchés en contrat court ou en temps partiel. Plus globalement, les personnes qui exercent dans le service à la personne (soin, blanchisserie, beauté…), l’administration, l’agriculture et l’hébergement-restauration sont concernés, pour les mêmes raisons.
Même en prenant en compte les revenus des autres membres du ménage et le versement de prestations sociales, 8 % des travailleurs restent pauvres en Occitanie. « La plupart d’entre eux (87 %) perçoivent au moins une prestation sociale dans l’année, pour un montant mensuel moyen de 250 euros », précise l’Insee. Ce peut être : la prime d’activité (160 euros par mois en moyenne), des aides au logement (140 euros par mois en moyenne) ou des prestations familiales (130 euros par mois en moyenne).
Sur l’ensemble de la population, le taux de pauvreté avait déjà augmenté de 1,1 point entre 2013 et 2018 en Occitanie. Puis cette hausse s’est accélérée (+ 2,3 points) entre 2019 et 2020. Durant cette dernière année, marquée par la crise sanitaire, les ménages sont devenus plus dépendants des prestations sociales. « 40,4 % des foyers en précarité financière ont des revenus constitués à 80 % ou plus de prestations sociales », déplore l’Insee. Toutefois, le redressement économique amorcé en 2020, puis confirmé en 2021, devrait conduire à une amélioration de la situation. Mais il est encore trop tôt pour mesurer son impact, et son efficacité, sur les personnes précaires.
Selon les dernières données de l’Insee (2018), la pauvreté se concentre particulièrement dans les grandes villes d’Occitanie, comme Toulouse, Montpellier, Nîmes, Béziers et Perpignan. Dans ces territoires, la moitié des ménages pauvres vit avec moins de 848 euros par mois. Ce sont principalement des familles monoparentales ou avec plus de trois enfants à charge.
Les jeunes sont également concernés par cette précarité. D’abord, parce qu’ils rencontrent des problèmes d’insertion sur le marché du travail. Ensuite, parce que lorsqu’ils sont en emploi, c’est fréquemment sur des postes à temps partiel (4 cas sur 10). À cause de cela, la moitié des ménages de moins de 30 ans vit avec moins de 781 euros mensuels. Soit 28 % de moins que le seuil de pauvreté.
Tout autour de ces grandes villes d’Occitanie, les communes situées en périphérie font exception. « Elles abritent en effet une population beaucoup plus favorisée : peu de chômeurs, plus de cadres et de professions intellectuelles supérieures parmi les actifs, plus de propriétaires etc. », souligne l’Insee. De plus, les populations les plus exposées à la pauvreté dans ces communes sont moins pauvres qu’ailleurs. « Par exemple, 25,4 % des familles monoparentales sont en situation de pauvreté dans les ceintures urbaines contre 34,5 % dans l’ensemble des villes », poursuit l’Institut.
À l’inverse des villes également, les communes rurales peu denses sont moins exposées à la précarité. La raison ? Les habitants sont principalement des retraités, dont le revenu médian s’approche de celui de l’ensemble de la population grâce à la généralisation de l’assurance vieillesse, l’application du minimum vieillesse. De même, les femmes travaillent jusqu’à la retraite (ce qui n’était pas le cas jusqu’aux années 1960).
Attention, le taux de pauvreté dans ces communes rurales s’élève tout de même à 18 %. La moitié de ces personnes ont un niveau de vie inférieur à 744 euros mensuels. Ce sont principalement des agriculteurs, des indépendants ou des retraités vivants seuls. Toutefois, l’Insee admet qu’il est difficile d’évaluer la précarité dans ces territoires étant donné que les personnes en situation financière délicate ont tendance à ne pas se manifester, par peur de porter du qu’en-dira-t-on, ou souffrent d’une méconnaissance des dispositifs de prestations sociales et ne les perçoivent pas.
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