Une partie du futur viaduc de la ligne C du métro de Toulouse s’est effondrée le 4 mars 2024 causant la mort d’un ouvrier. Un an après l’accident, l’instruction est toujours en cours.
Un an après, où en est l’affaire ? Le 4 mars 2024, aux alentours de 17h, un accident mortel survenait sur un chantier de la ligne C du métro de l’agglomération de Toulouse. Un pont en construction s’écroulait sur une vingtaine de mètres au niveau de la commune de Labège, au 505, rue Jean Rostand, à proximité du centre commercial Labège 2. C’est précisément « une partie d’une travée du futur viaduc de la ligne C (…) qui s’est effondrée lors de son installation », rapportait un communiqué de Tisséo. Le procureur de la République de Toulouse de l’époque, Samuel Vuelta-Simon, avançait qu’« a priori, c’est la rupture d’un vérin, une sorte d’appareil de levage, entre deux piles du chantier du métro aérien qui a causé la tragédie ».
Une cinquantaine de sapeurs-pompiers et vingt véhicules avaient été dépêchés sur place pour secourir les victimes. Lors de l’accident, six personnes travaillaient sur le chantier. Quatre d’entre elles se trouvaient sur le pont au moment de son effondrement. Elles ont sauté dans le vide d’une hauteur de près de dix mètres pour tenter de survivre, comme le rapportait le procureur de la République. Malheureusement, un ouvrier d’une cinquantaine d’années est décédé dans l’accident. Il était originaire de la région parisienne. Trois autres personnes ont été blessées dans leur chute, dont deux gravement. Ces dernières étaient âgées de 28 et 56 ans au moment des faits. Enfin, un stagiaire de 23 ans a été légèrement blessé durant l’effondrement du pont.
Une enquête judiciaire avait immédiatement été ouverte par le parquet de Toulouse. Et ce, dans le « but de déterminer les causes de l’accident du travail et l’existence éventuelle de manquements à une obligation de sécurité ou de prudence », indiquait le procureur. De son côté, l’inspection du travail menait sa propre enquête. Cette dernière portait sur les conditions de sécurité sur le chantier de la ligne C. Enfin, Bouygues Travaux Publics, l’entreprise en charge des travaux, réalisait une enquête interne. Et, trois semaines après l’accident, le parquet de Toulouse déclarait l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour homicide involontaire et blessures involontaires.
Confiée à un juge d’instruction, celle-ci permettait aux victimes et leurs proches de se constituer parties civiles pour faire valoir leur préjudice. La famille de l’ouvrier décédé dans l’accident avait justement décidé de porter plainte pour homicide involontaire au mois de décembre dernier, d’après les informations d’Actu Toulouse. Contacté par le Journal Toulousain, le parquet précise que « l’affaire est toujours à l’instruction », un an après les faits. Il rappelle que le « dossier est complexe » et qu’il y a « beaucoup d’investigations » à mener. Pour information, ce sont les gendarmes de la section de recherches de Toulouse, épaulés par la brigade de recherches de Villefranche-de-Lauragais, qui en sont chargés.
En ce qui concerne les travaux, ceux-ci avaient été arrêtés dès la survenue de l’accident. « Après une mise à l’arrêt immédiate du chantier, la sécurisation de ce dernier a eu lieu dans la nuit suivant l’accident, grâce aux équipes sur le terrain et à l’appui de nos experts », informait Bouygues Travaux Publics. Trois jours après seulement, l’activité reprenait. « La sécurisation de la zone et les mesures de sécurité déployées sur site ont permis une reprise partielle et progressive du chantier dès le jeudi 7 mars au matin », indiquait l’entreprise avant d’ajouter : « La zone accidentée a été isolée du reste du chantier (et mise sous scellé, NDLR). L’activité liée à la pose de travées et concernée par l’accident est toujours à l’arrêt ».
Ce n’est que quelques mois plus tard que les travaux ont pu reprendre en totalité. Le temps, notamment, d’organiser une reconstitution. Cette “remise en situation” consistait à repositionner les morceaux du tabliers, qui pesaient cinquante tonnes chacun, mais à une hauteur réduite, afin de simuler les conditions initiales de l’accident. Il a ensuite fallu nettoyer le site et réaliser des travaux préparatoires, comme le précisait Tisséo à La Dépêche du Midi. Interrogé par le Journal Toulousain, l’autorité organisatrice des mobilités de l’agglomération toulousaine indique que la zone de l’accident est ainsi de nouveau en chantier depuis la rentrée 2024.
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