En très mauvais état, l’hôtel d’Arnaldy, à Figeac, va bénéficier des fonds de la Mission Patrimoine pour assurer sa restauration. Le projet final étant la création de chambres d’hôtes et l’ouverture des grands appartements à la visite ; car l’édifice est l’un des rares exemples d’hôtel particulier entre cour et jardin du Lot.
Comme figé dans le temps, l’hôtel d’Arnaldy est le témoin endormi de la vie bourgeoise du Lot au XVIIIe siècle. Passé entre les mains de plusieurs familles nobles du Quercy, il est aujourd’hui l’un des rares hôtels particuliers dits “entre cour et jardin” du département. Depuis sa construction, peu de travaux ont été menés, mettant aujourd’hui le bâtiment, et par là même les vestiges d’un passé patrimonial local, en péril. Mais, l’actuel propriétaire souhaite offrir une seconde vie à son bien et donner l’opportunité au public de découvrir ses secrets. Sélectionné par la Mission patrimoine, menée par Stéphane Bern et la Fondation du patrimoine, la demeure située en plein centre de Figeac, va bénéficier de fonds financiers issus du Loto du patrimoine, pour assurer sa restauration.
L’histoire raconte que « l’hôtel fut fréquenté par Champollion (célèbre linguiste lotois qui a déchiffré les hiéroglyphes égyptiens) lors de son exil à Figeac ; il accueillit également, lors de son installation dans la ville, la première école de la Sainte Famille fondée par sainte Émilie de Rodat qui y séjourna », relate la Mission Patrimoine. Mais l’intérêt premier de l’hôtel particulier d’Arnaldy reste son témoignage de la vie traditionnelle des familles nobles du XVIIIe siècle qui s’y sont succédé. En effet, de la distribution des pièces, aux éléments de décors (lambris, gypseries, parquets, menuiseries intérieures…), en passant par le mobilier, jusqu’à la tapisserie, tout est d’époque.
L’architecture du bâtiment est également typique de la période et de la région du Quercy : une construction traditionnelle dans laquelle on retrouve un soleilho (galerie ouverte située au sommet des maisons qui servait au séchage du linge, des peaux, à entreposer les provisions) sur l’aile Sud, un savant mélange de matériaux alternant la pierre et le bois, et le toit couvert de tuiles canal. Tout comme l’intérieur, l’extérieur de l’édifice n’a pas non plus subi de transformations. Et si l’absence de travaux majeurs ont permis de conserver intacte la demeure, ils sont également à l’origine de sa détérioration avancée.
Classé, l’hôtel d’Arnaldy a bénéficié d’une étude préliminaire de l’architecte en chef des monuments historiques. Dans son rapport, celui-ci fait état de « l’absence d’enduit sur les murs, déformation et-ou usures de la structure en pan de bois, usure ou absence des huisseries et menuiserie aux joints creux, affaissement du perron, destruction de l’emmarchement, absence d’étanchéité des toitures, humidité en rez-de-chaussée compromettant la conservation d’un plafond peint, fragilité des gypseries, des parquets et des lambris XVIIIe et des papiers peints XIXe au premier étage sur cour, affaissement des poutres compromettant les plafonds ».
À ce jour, seuls des travaux d’urgence, permettant d’assurer l’habitabilité de quelques pièces ont été réalisés depuis 2004. Le chantier est gigantesque au regard des « désordres importants » constatés. Le propriétaire a donc identifié des priorités. Ainsi, les fonds du Loto du patrimoine seront utilisés pour la restauration de la trentaine de fenêtres, contrevents et persiennes, la réfection du mur de clôture et de la cour d’honneur. Également, seront rénovés la toiture et la charpente, l’escalier d’honneur ainsi qu’une salle à plafond peint XVIIe, des éléments de décors XVIIIe et des papiers peints XIXe dans le grand appartement. Des travaux qui s’étaleraient jusqu’en 2028.
Les différentes rénovations du lieu ont pour but d’ouvrir les grands appartements, la cour d’honneur, l’ancienne cuisine, et la salle à plafond peint du rez-de-chaussée au public, soit 40% de la surface de l’hôtel d’Arnaldy. Cette visite intègrerait l’ensemble du parcours patrimonial et muséal de la ville de Figeac pour faire découvrir au plus grand nombre le mode de vie d’une famille bourgeoise de province en insistant sur certains thèmes, notamment la correspondance (son histoire, sa pratique, son contenu comme témoignage de ce mode de vie) afin de faire écho au Musée des Écritures, situé à 200 mètres de là.
Et pour assurer l’équilibre économique du projet de restauration, cinq chambres d’hôtes seront aménagées et louées au deuxième étage de la maison.
Commentaires
Mazenq Pierre le 06/03/2025 à 11:34
très belle initiative
Mes grands parents ont longtemps occupés le 2ème étage de droite jusqu'à la fermeture.
il me reste de merveilleux souvenirs
Merci pour ce reportage.