La chambre régionale des comptes Occitanie s’est penchée sur le soutien financier de la commune de Saint-Gilles (Gard) aux spectacles de tauromachie espagnole.
La chambre régionale des comptes (CRC) d’Occitanie a publié, jeudi 9 avril, un rapport portant sur la gestion de la commune de Saint-Gilles (Gard) et de l’association Toro Pasión depuis 2019. Ce contrôle fait partie d’une enquête sur le soutien public à la corrida, menée auprès de six communes taurines : Bellegarde, Béziers, Céret, Nîmes, Saint-Gilles et Vic-Fezensac.
À Saint-Gilles, la municipalité organise chaque année des festivités autour des traditions taurines dans ses arènes Émile Bilhau, construites en 1939. Outre les courses camarguaises, trois spectacles de tauromachie espagnole, avec mise à mort de l’animal, y sont programmés : la finale du bolsin, portée par Nîmes Métropole, et deux spectacles pendant la féria de la pêche et de l’abricot.
« La fréquentation est croissante depuis 2021 et a même dépassé celle de 2019 », a constaté la chambre régionale des comptes. En 2023, la fréquentation a atteint 2 687 personnes, dont 2 207 payantes. De son côté, la programmation vise une qualité élevée et permet d’attirer des « matadors mondialement reconnus », souligne l’institution. Mais l’équilibre financier n’est pas atteint. Malgré un soutien public de 40 000 euros par an, ces spectacles restent déficitaires.
Leur organisation est confiée depuis 2014 à l’association Toro Pasión, via une délégation de service public. Celle-ci a été la seule candidate en 2019 et 2022. En 2021, un appel d’offres infructueux a même conduit la Mairie à assouplir son cahier des charges, révélant « une certaine dépendance de fait de la commune vis-à-vis de son délégataire ». « Le risque de défaut de candidature lors du prochain renouvellement en 2025 est réel », prévient la CRC.
La chambre régionale des comptes pointe l’absence d’évaluation des retombées économiques des corridas. « Aucun document ni aucune étude ne permet d’approcher, même approximativement, leur nature et leur volume à Saint-Gilles », indique le rapport. Il est aussi difficile de savoir si les visiteurs viennent pour les traditions taurines, pour l’abbatiale classée à l’Unesco ou pour la proximité de la Camargue.
La ville est membre de l’Union des villes taurines de France depuis 1966. Pourtant, elle n’a adopté un règlement taurin municipal qu’en janvier 2025. Une mesure qui faisait partie des recommandations de la chambre régionale des comptes. Les deux autres – élaborer une stratégie pour les spectacles de tauromachie espagnole et améliorer le suivi des rapports du délégataire – ne sont pas pleinement mises en œuvre.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Il traite notamment l'actualité dans l'Aude, l'Aveyron, le Gard, le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault et le Lot. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, La Tribune Toulouse et Freshr.
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