L’association Faire, qui propose depuis plus de 20 ans des ateliers et des chantiers d’insertion (ACI) pour des personnes sans emploi dans le Gard, vient d’être récompensée par la fondation du Crédit Coopératif pour son projet de rénovation d’anciennes caravanes qui serviront à faciliter le logement des travailleurs saisonniers durant la période estivale.
L’association Faire, qui organise des ateliers et des chantiers d’insertion (ACI) pour des personnes sans emploi dans le Gard, a reçu le 28 septembre dernier le “Prix de l’inspiration en Économie sociale et solidaire (ESS)” de la part de la fondation Crédit Coopératif, pour son projet de rénovation d’anciennes caravanes. L’objectif est de restaurer les véhicules pour loger facilement les travailleurs saisonniers présents sur le territoire pendant la période estivale.
« En discutant avec des commerçants, des professionnels de l’hôtellerie-restauration et d’autres acteurs du Gard, nous nous sommes rendu compte qu’il existait une réelle problématique de logement pour les saisonniers. L’été, les hôtels, emplacements de camping et autres hébergements sont pris d’assaut par les vacanciers. Ceci rend difficile l’accès à un logement correct à petit prix pour les travailleurs », analyse Frédérique Coudeyre, présidente de l’association Faire.
Ce constat a donc fait émerger une idée : recruter des personnes privées d’emploi pour remettre à neuf d’anciennes caravanes, qui pourront servir de logements temporaires à la main-d’œuvre saisonnière. « L’objectif est de créer des “mini-villages” éphémères (trois mois) de caravanes sur des terrains privés ou mis à disposition par les mairies », complète Frédérique Coudeyre. Un projet à double bénéfice. Le premier : créer de l’emploi. Le second : attirer les employés en proposant une offre de logements corrects à moindre coût.
Le projet de rénovation de caravanes est mené dans le cadre du dispositif “Territoire zéro chômeur de longue durée”, porté par ATD Quart Monde, en partenariat avec plusieurs associations. Son ambition est de créer, à l’échelle des collectivités, des emplois à durée indéterminée et à temps choisi, permettant aux signataires des contrats de déterminer le nombre d’heures qu’ils souhaitent réaliser dans la semaine. Tout en développant des activités utiles pour répondre aux besoins du territoire.
Ce programme est expérimenté dans une partie de l’agglomération d’Alès (Gard) et de la communauté de communes Causses-Cévennes (Lozère) depuis plus de deux ans. Mais l’association Faire et l’agence de développement Alès Myriapolis œuvrent aujourd’hui pour que le territoire obtienne le label “Territoire zéro chômeur de longue durée”, et puisse mettre en œuvre davantage de projets. « Le dossier de labellisation sera déposé avant la fin de l’année et nous espérons l’obtenir dans le courant 2023 », précise Frédérique Coudeyre. Ce n’est qu’à ce moment-là que le projet de rénovation de caravanes de l’association pourra débuter. « Nous espérons pouvoir créer un premier “mini-village” de caravanes à Saint-Jean-du-Gard avant l’été prochain », glisse la présidente de l’association.
Les 11 000 euros gagnés grâce au prix de la fondation Crédit Coopératif permettront d’ailleurs d’acheter les premiers véhicules et le matériel nécessaire à leur remise en état. Même si le projet est porté par l’association, c’est le dispositif “Territoire zéro chômeur de longue durée” qui s’occupera de la signature des contrats à durée indéterminée (CDI) à temps choisi des salariés.
L’association Faire est une structure d’insertion par l’activité économique (SIAE) créée en 2001, à Saint-Hilaire-de-Brethmas, à proximité d’Alès dans le Gard. Elle propose aujourd’hui aux personnes en recherche d’emploi de participer à des ateliers et des chantiers d’insertion (ACI), comprenant des projets de restauration du patrimoine local.
« Nos trois équipes de 12 salariés interviennent dans l’ensemble de l’agglomération d’Alès. Les salariés restaurent des murs, des calades, et plus globalement toutes les structures en pierres sèches qui ont tendance à s’écrouler avec le temps », explique Frédérique Coudeyre. Ces chantiers d’utilité sociale (CUS) sont réalisés suite aux demandes formulées par les communes qui souhaitent restaurer ou embellir une partie de leur patrimoine. L’association Faire est par exemple intervenue pour rénover la place du village de Chamborigaud, au Nord du Gard, ou encore le jardin d’épices, à Ners, entre Nîmes et Alès.
Dès 2014, l’association Faire ouvre son champ de compétence avec la création d’une filière “textile”, intitulée “La malle aux fringues”. Ici, plus d’une vingtaine de salariés collectent des vêtements, linges de maison et chaussures, auprès de particuliers. Une partie des dons est revendue en “seconde main” dans une des deux boutiques de l’association, situées à Saint-Ambroix, proche de la frontière avec l’Ardèche, et Saint-Jean-du-Gard, non loin de la Lozère.
Une autre partie est acheminée vers les ateliers de création attenants aux boutiques. Les membres de l’association Faire leur donnent alors une seconde vie, soit en les réparant, soit en créant de nouvelles pièces avec les morceaux de tissu. « Nous fabriquons par exemple des paniers “naissance” composés de vêtements de bébé, de tapis de change ou de tapis d’éveil, à destination d’une trentaine de mairies partenaires qui les offrent en cadeaux aux parents de nouveau-nés sur leur commune », poursuit Frédérique Coudeyre.
Enfin, tous les dons qui ne sont ni revendus, ni transformés, sont donnés à l’association Emmaüs. Ils sont ensuite recyclés en matières isolantes pour les habitations.
L’association Faire compte donc plus d’une cinquantaine de salariés. Tous sont embauchés en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI). Ils travaillent 26 heures par semaine et sont rémunérés au Smic horaire (8,76 euros net) par l’État. Les contrats durent six mois et peuvent être renouvelés jusqu’à un an. Aucun niveau de diplôme ni aucune qualification spécifique n’est requis.
Les chantiers de restauration du patrimoine bâti, comme “La malle aux fringues”, mettent les salariés en situation d’emploi. Ils leur permettent également d’acquérir de nouvelles compétences professionnelles et de travailler en équipe. En parallèle, les salariés bénéficient d’un accompagnement socioprofessionnel. Les encadrants de l’association organisent par exemple des ateliers de création de CV, des simulations d’entretiens, etc. L’objectif ? Aider les salariés à définir un projet professionnel et les accompagner vers des cursus de formation, ou des emplois stables.
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