Les Canadair et les Dash ne décolleront plus de la base aérienne de Nîmes-Garons, dans le Gard, à partir de ce vendredi 1er juillet à cause de la grève des pilotes de bombardiers d’eau qui dénoncent des dysfonctionnements techniques et administratifs au sein de leur direction.
Les pilotes de bombardiers d’eau de la base aérienne de la Sécurité civile de Nîmes-Garons, dans le Gard, seront en grève à partir de ce vendredi 1er juillet. Un geste fort, opéré au début de la saison des incendies par le Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile (SNPNAC) pour dénoncer de « multiples dysfonctionnements » dans la profession, alors que les pilotes demandent « juste à travailler et à être payés normalement », explique Stéphane Le Bars, secrétaire général du SNPNAC.
Dans un premier temps, les pilotes pointent du doigt les problèmes relevés « depuis trois ans » dans le paiement de leurs salaires. Ils vont du retard à des non-versement. Idem pour les primes de vol, qui représentent jusqu’à 65 % des salaires, selon le syndicat.
Dans son préavis de grève, le SNPNAC mentionne également une « diminution de 10 à 20 % des salaires, sans raison valable ». Afin d’éviter ces blocages, il propose de mettre en place un système de gestion financière à l’échelle locale, et non plus centralisé à Paris.
Les pilotes de bombardiers d’eau exigent aussi que leur métier soit reconnu comme étant un métier à risque. « Ce statut ne nous est toujours pas reconnu. Cela est inconcevable. En effet, tous les matins, nous pouvons compter le nombre de morts en Service aérien commandé gravés dans le marbre à l’entrée de notre base (34 au total) », se désole Stéphane Le Bars.
« Tous les ans, le nombre d’avions en ligne de vol en saison de feux de forêts ne fait que diminuer », affirme le syndicat. Il estime que les pilotes ne sont plus en capacité d’intervenir correctement en cas de feux. Notamment l’hiver, car les bombardiers d’eau sont, durant cette période, utilisés pour l’entraînement. En ce début de saison estivale, propice aux incendies, le SNPNAC exige de disposer de 12 Canadair et de six Dash, prêts à décoller.
Le préavis de grève, qui débutera ce vendredi 1er juillet, ne mentionne aucune date de sortie. « Face au mépris administratif et l’indifférence totale de la part de notre direction, nous annonçons que pour la première fois depuis cinquante ans, nos concitoyens ne verront pas de Canadair ni de Dash dans le ciel de France cet été pour une raison simple : les 88 pilotes bombardiers d’eau n’acceptent plus ce mépris et cette non reconnaissance de notre administration », certifie le syndicat. Pour autant, la Sécurité civile étant un service public, les pilotes continueront d’intervenir en cas d’incendie cet été.
Mais le mouvement tend à se poursuivre jusqu’à ce que les professionnels soient entendus par leur direction et que leurs revendications soient étudiées par le ministre de l’Intérieur. Dans l’attente, « nous maintiendrons la pression par tous les biais de communication dont nous disposerons », assure le SNPNAC.
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