Les forces de l’ordre ont procédé à l’expulsion d’une dizaine de familles qui occupaient deux immeubles de la rue Pierre Sémard, dans le centre-ville de Nîmes, ce jeudi 4 août au matin. En cause ? La “dangerosité des lieux”, liée au risque d’incendie et d’électrocution pour les habitants. Le député de la cinquième circonscription du Gard Michel Sala juge cette décision « inacceptable » et demande qu’un « programme de relogement » adapté à toutes ces personnes soit mis en oeuvre.
Une dizaine de familles qui occupaient deux immeubles jugés dangereux, aux 93 et 95 de la rue Pierre Sémard, situés dans le centre de Nîmes et appartenant à la SNCF, ont été expulsés dans la matinée du jeudi 4 août. « Il existait notamment un risque d’incendie et d’électrocution pour les occupants », explique la préfecture du Gard. « Cette expulsion vient en exécution d’une ordonnance de référé du tribunal judiciaire de Nîmes du 3 mai 2021 et une décision du juge de l’exécution du même tribunal en date du 10 décembre 2021. »
Dix-neuf enfants et 25 adultes occupaient les deux immeubles du centre de Nîmes avant d’être expulsées. « Les services de l’État ont proposé à chacune de ces familles une solution d’hébergement », assure la préfecture. Trois d’entre-elles (cinq adultes et neuf enfants) disposaient d’un droit de séjour en France, et se sont vu proposer un nouveau logement. Des chambres d’hôtel ont été proposées aux autres occupants (quatorze adultes et seize enfants) en situation irrégulière. Considérées comme des “hébergements d’urgence”, ces chambres sont prêtées temporairement.
« Bien que ne réunissant pas à ce stade les conditions d’une régularisation au titre du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), les familles ne disposant pas d’un droit au séjour en France pourront déposer un dossier pour étude auprès des services de la préfecture », insiste la préfète.
Le député de la cinquième circonscription du Gard, Michel Sala (Nupes), juge cette expulsion « inacceptable ». Car elle a été menée « en pleine canicule » et surtout « sans qu’une concertation avec les parties prenantes ne permette le relogement ou l’hébergement stable et adapté » de l’ensemble des familles. De plus, il souligne que plusieurs d’entre elles habitent l’immeuble « depuis trois ans », que certains enfants « sont scolarisés depuis plusieurs années » et que leurs parents ont un emploi à proximité. « Il faut que les solutions d’hébergement tiennent compte de la scolarisation des enfants et de l’emploi des parents », poursuit-il. Ainsi, le député du Gard demande que « les pouvoirs publics mettent en œuvre (…) un programme de relogement de toutes les familles ».
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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