À Nîmes, Yohan Lasry inaugure la première usine française de plats surgelés 100% casher et sans lactose. Ce projet à 1,5 million d’euros répond à une demande encore peu prise en compte.
L’initiative est inédite en France. À Nîmes (Gard), Yohan Lasry, ancien traiteur de la région, vient d’ouvrir une usine de production de plats surgelés 100% casher et sans lactose. Un projet ambitieux porté par plus d’une décennie d’expérience.
Tout commence dans le garage de sa maison, où Yohan Lasry lance son activité de traiteur il y a une dizaine d’années. Comme souvent dans les succès-story, vient une rencontre déterminante en 2013 avec Yossef Tedghi, rabbin de la communauté de Nîmes, qui lui fait prendre conscience d’un manque : « Il m’a fait remarquer qu’il n’y avait pas de traiteur casher », raconte le cher d’entreprise.
Dès lors, il se lance dans l’élaboration de recettes adaptées à une alimentation casher. Son savoir-faire et sa persévérance lui permettent de se faire un nom au sein de la communauté juive, participant à de nombreux événements.
Après plusieurs années de développement, la Maison Lyel, qu’il a créée, lance en janvier dernier des produits surgelés 100% cachers et sans lactose. Pour cela, l’entreprise s’est installée dans des locaux de 1 800 m² au marché-gare de Nîmes, dotés de cinq zones de travail dédiées pour garantir hygiène et efficacité : une pour les plats salés, une pour les viennoiseries, une pour la boulangerie et deux pour les pâtisseries et tartes. L’investissement total s’élève à 1,5 million d’euros.
« Plus de quatre années de recherches et développement ont été nécessaires pour trouver les bons produits et adapter les recettes à un processus industriel », souligne la Maison Lyel sur ses réseaux sociaux.
L’ambition affichée est claire : « L’idée, c’est d’être le Picard du casher », résume Yohan Lasry. Les produits sont déjà disponibles dans des supermarchés spécialisés et en ligne. Des discussions en cours pour les proposer dans les rayons des enseignes Monoprix et dans le secteur du catering aérien.
Mais le chef d’entreprise veut avancer avec prudence. « Nous avons des demandes, mais il faut comprendre le marché et faire les bons choix », souligne-t-il. Une stratégie mesurée pour structurer un secteur encore émergent.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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