Le château de Castelmore, où serait né le célèbre mousquetaire d’Artagnan, ne deviendra pas un musée public. Les collectivités locales y renoncent face au projet d’achat du domaine par le PDG d’Auchan Retail.
La controverse entourant la vente du château de Castelmore, lieu de naissance du célèbre d’Artagnan à Lupiac, dans le Gers, a atteint son dénouement. Les collectivités locales ont finalement abandonné leur projet d’acquisition face au projet d’achat par le patron d’Auchan Retail.
Mis en vente depuis plusieurs années, deux candidats étaient sur les rangs pour acquérir le château. D’un côté, les collectivités locales, envisageant d’en faire un musée. Et en face, le PDG d’Auchan Retail, Yves Claude, dont l’intérêt initial était présenté comme une simple aspiration à posséder un lieu agréable pour sa retraite.
La Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) du Gers avait donné la préférence au projet d’Yves Claude, une décision qui a suscité des inquiétudes parmi les élus du territoire. Un appel à manifester a été lancé pour le 20 janvier 2024 à Lupiac. Mais la manifestation n’a jamais eu lieu. Les organisateurs ont finalement jeté l’éponge.
« Au regard des derniers échanges et du contexte, il faut se rendre à l’évidence, le projet de muséoscénie D’artagnan et les Mousquetaires du Roi tel que nous l’avions imaginé au château de Castelmore, ne verra pas le jour », annonce samedi 20 janvier l’association Autour de d’Artagnan, dans un communiqué partagé par la Communauté de communes d’Artagnan en Fezensac.
« Dommage pour notre beau département du Gers ! La cité des Mousquetaires ne verra pas le jour à Castelmore », déplore également la maire de Lupiac, Véronique Thieux-Louit, dans une publication sur ses réseaux sociaux. Les élus ont notamment fait le choix de ne pas s’opposer à la décision de la Safer.
La lettre du patron d’Auchan Retail à une journaliste de France Télévision, la semaine dernière, a joué un rôle crucial dans cette décision. Yves Claude souligne des « erreurs graves » qui circulaient sur son projet et sur lui-même.
« Depuis le premier jour, j’ai bien précisé à la propriétaire ainsi qu’à la Safer que la propriété serait ouverte et que je mettrais mon énergie à partager ce lieu le mieux possible avec le public », assure-t-il. « J’ai vu l’opportunité de redonner ses lettres de noblesse à cet endroit exceptionnel, pour que le public le redécouvre à sa juste valeur. »
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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