7 églises pour une seule commune ; voilà une curiosité dont peut se targuer Cazaubon, dans le Gers. Le Journal Toulousain vous explique pourquoi…
Dans le Sud-Ouest, certains parlent de « remettre l’église au centre du village », mais quand il y en a plusieurs… Dans le Gers, la commune de Cazaubon possède pas moins de sept églises, pour une population d’un peu plus de 1 700 habitants, répartis sur 55 km². Autrement dit, on en compte une pour 240 habitants. Cette curiosité s’explique par la composition même du village. En effet, celui-ci était composé de sept hameaux. Et, comme le confirme la communauté de communes Grand Armagnac, « chacun voulait avoir sa chapelle, et que cette chapelle soit plus belle, plus grande, que la chapelle voisine… Pour Cazaubon, huit églises médiévales furent ainsi construites ».
De ce patrimoine, il n’en reste que sept encore debout aujourd’hui. Parmi celles-ci, la Vieille église de Cazaubon. Elle a été construite au Moyen Âge, puis transformée en centre culturel, il y a 40 ans. Pour lui succéder au patrimoine religieux de la ville, l’église Saint-Martin a pris place au centre-ville, au XIXe siècle. De style néogothique, elle se situe à quelques mètres de la mairie.
Plus loin dans le village, on retrouve six autres édifices semblables dont plusieurs mettent en avant des figures religieuses. Ainsi, l’église Sainte-Fauste représente l‘histoire de cette petite fille, à travers une figure féminine tenant une plume. Jeune martyre du IVe siècle, elle aurait été obligée de protéger les champs des corbeaux qui les menaçaient. Elle y serait parvenue grâce à une intervention divine. Une plume de l’un d’entre eux lui serait alors restée dans la main.
Autre figure de la religion catholique, le diable. Il est aussi au cœur des décorations de deux édifices de la commune, les églises du Sentex et de Tavernes. Diverses représentations montrent des scènes de l’Apocalypse. Également, on peut apercevoir le diable tirant la langue aux curieux et croyants qui s’aventurent en ces lieux.
Parmi les sept églises de la commune, plusieurs sont des témoins de guerres, querelles et batailles ayant pris place dans le Gers. En outre, l’église de Cutxan n’a rien du havre de paix chrétien que l’on peut aujourd’hui découvrir. Bâtis au XVe siècle, ce bâtiment et son clocher ont été marqués par le temps et les conflits. Sa construction s’est faite à la conclusion de la guerre de Cent Ans, sur les ruines d’une église romane, de 600 ans son ainée, en grande partie détruite par le conflit. Si vous visitez ce solide édifice, vous vous situez sur le méridien de Greenwich, soit en longitude 0°.
Autre édifice marqué par la guerre de Cent Ans, l’église Saint-Pierre de Barbotan, qui a connu plusieurs modifications à cette période. Entre autres, l’édifice, vieux d’un millénaire, a été utilisé comme porte de la ville aux XVe et XVIe siècles. Restaurée en 1990, elle est l’unique des sept églises de la commune où la messe continue d’avoir lieu. De plus, le hameau de Barbotan peut-être une escale des plus intéressantes, puisqu’il est également réputé pour sa station thermale.
Loin des conflits internationaux, le village a aussi été marqué par des dissensions internes. Notamment, l’église Saint-Christau, qui aurait dû être détruite. Elle ne doit son salut qu’à une polémique locale générée par la démolition d’une chapelle voisine. Encore debout aujourd’hui, sa présence dans le paysage du Gers n’a plus jamais été remise en question. C’est l’une des plus anciennes églises de la commune.
Pour découvrir ces églises de la commune de Cazaubon dans le Gers, une balade dédiée a été balisée. Baptisée “A la découverte des 7 églises”, elle est organisée par l’office de tourisme d’Occitanie.
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