L’émission Capital s’est penchée sur le cas de la décharge de Pavie lors d’un épisode diffusé le 6 février dernier. Des riverains s’inquiètent en effet du « risque de pollution souterraine ». Le gestionnaire de la décharge a accepté de s’exprimer sur le sujet après la diffusion du reportage.
Coup de projecteur sur la décharge à Pavie. M6 diffusait un épisode de l’émission Capital le dimanche 6 février dernier avec pour titre : “Emballage, déchets : le vrai prix du grand gâchis !” et réalisé par le journaliste Paul Labrosse. Dans celui-ci, plusieurs thèmes étaient abordés, dont la fin des emballages jetables pour la restauration rapide et l’industrie des déchets.
Pour ce dernier sujet, Paul Labrosse a enquêté sur « l’enfouissement abusif » et les « décharges dangereuses ». Il s’est notamment intéressé à la décharge de Pavie, qui existe depuis 1972. Des habitants, constitués en association, dénoncent en effet la pollution du site et demandent sa fermeture. Le journaliste est allé à leur rencontre et a également interviewé Francis Dupouey, président de Trigone, gestionnaire du site, au début du mois de décembre.
Dans le reportage, les riverains font part de leur crainte de dégagement de gaz toxiques après trois incendies récents sur le site et le « risque de pollution souterraine ». Ils ont ainsi réalisé des analyses autour de la décharge en 2014 qui ont permis de découvrir « des traces de polluants caractéristiques ». Les habitants ont alors porté plainte pour demander la fermeture du site.
Mais ils n’ont pas eu gain de cause. Comme le souligne le journaliste, le gestionnaire de la décharge a en effet fourni des analyses « plus rassurantes ». Interrogé par Paul Labrosse, Francis Dupouey reconnaît toutefois « qu’un tel site peut entraîner des pics de pollution ». « On ne peut pas contester qu’il peut y avoir un dépassement à un certain moment et ponctuellement », indique le président de Trigone.
Jean-Christophe Vergnes, le directeur général des services de Trigone, regrette qu’une partie des propos de Francis Dupouey ait été coupée. « Il ajoutait que nous disposions aussi d’analyses réalisées en 2014 qui démontrent le contraire de ce qu’avance l’association de riverains », rapporte-t-il. Le gestionnaire du site est effectivement obligé de réaliser des analyses de l’eau autour de la décharge.
« Nous faisons un suivi trimestriel et des analyses depuis 20 ans. Nous avons pu démontrer qu’il n’y a pas de pollution avérée comme les associations ont pu l’exposer. L’impact environnemental est tout à fait maîtrisé », appuie Jean-Christophe Vergnes. Le directeur général des services de Trigone assure : « Nous avons une installation conforme et faisons le maximum pour répondre à la réglementation ».
Au micro du journaliste, les riverains dénoncent aussi l’installation de la nouvelle décharge en 2001 au-dessus de l’ancienne, fermée l’année précédente. « Normalement, on enlève tous les déchets, on les trie, on remet une bâche et on repose les déchets triés sur le sol. Là, on n’a fait que couvrir la décharge. Ce n’est pas normal. Les anciens déchets sont restés en dessous », déplore un habitant.
Francis Dupouey ne s’exprime pas à ce sujet dans le reportage. Jean-Christophe Vergnes tient alors à souligner : « Nous avons fait appel à un expert qui est intervenu auprès de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour la mise en place de la nouvelle décharge. Tout cela est encadré. Des experts nationaux ont validé ce type d’exploitation. Ce n’est pas dit dans l’émission ».
Le directeur général des services indique avoir eu « beaucoup d’échanges » avec Paul Labrosse. « J’ai répondu à l’ensemble de ses questions et lui ai communiqué les éléments nécessaires », estime Jean-Christophe Vergnes qui espère ainsi avoir « convaincu le journaliste » sur l’exploitation du site. Il regrette toutefois que le reportage n’ait pas davantage abordé « la problématique générale du traitement des déchets », notamment dans le Gers.
« On s’est concentré sur l’exploitation d’un site. Nous aurions souhaité une orientation sur les enjeux de la gestion des déchets, comme leur tarification ou leur réduction », déclare-t-il avant de poursuivre : « Les solutions qui s’offrent à nous en matière de traitement des déchets sont très limitées. Si nous devions fermer le site de Pavie aujourd’hui, où irions-nous ? ». Sa fermeture est en tout cas déjà prévue. Elle interviendra effectivement en 2032.
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