En grève depuis le 11 avril dernier, les agents des piscines de Toulouse vont poursuivre le mouvement en juin, d’après le syndicat Sud. Ils déplorent la perte de jours de congés malgré la pénibilité de leur travail, ainsi qu’un manque de considération de la part de la Mairie de Toulouse, avec laquelle le bras de fer se poursuit.
La grève qui touche les piscines de Toulouse depuis le lundi 11 avril va se poursuivre. Les agents des piscines, qui sont en grève perlée (ponctuelle, NDLR), vont déposer un préavis de prolongation pour toute la durée du mois de juin. Les agents techniques et les maîtres-nageurs sauveteurs, employés par la Mairie de Toulouse, déplorent la perte de 10 à 14 jours de congés par an, après le passage aux 1 607 heures annuelles imposé par la loi de modernisation de la fonction publique du 1er janvier 2022. C’est cette même réforme qui avait entraîné le mouvement de grève des éboueurs.
Les grévistes réclament, comme pour les éboueurs et les agents de police, une dérogation à cette loi. « Nous demandons la reconnaissance et la prise en compte du travail régulier le week-end, du travail de nuit, de la pénibilité du travail, du travail en équipe, de la modulation importante du cycle de travail et du travail en horaires décalés. Les agents des piscines, qu’ils soient maîtres-nageurs ou agents techniques, sont concernés par ces six particularités professionnelles », déclare Laurent Candeil, représentant du syndicat Sud et maître-nageur. Ils réclament, à ce titre, 11 jours de congés supplémentaires.
Par ailleurs, les syndicats déplorent un manque de considération de la part de la Mairie de Toulouse. « Ils font la sourde oreille. Ils nous ont simplement répondu, lors du premier préavis de grève déposé en avril, que nous avions des équipements de protection individuelle, c’est-à-dire des bouchons d’oreille pour atténuer le bruit et des lunettes de soleil pour ne pas être exposé aux chloramines. C’est le genre de réponse condescendante qui nous énerve », s’agace Laurent Candeil.
Cette grève perlée entraîne des fermetures ponctuelles des piscines municipales à Toulouse : les usagers pourront ainsi trouver portes closes le matin ou le soir (fermeture anticipée). Les agents, postés devant les établissements profitent de leur arrêt de travail pour aller à la rencontre des nageurs et leur expliquer les raisons de leur colère. « La majorité comprennent nos revendications et nous soutiennent », se réjouit Laurent Candeil.
De son côté, la Mairie de Toulouse explique que des discussions avaient été menées pour faciliter la mise en place de cette réforme des 1 607 heures annuelles. « Ainsi, il a été acté que le nombre de jours de repos était maintenu et que le temps de travail augmentait de 1h10 chaque semaine afin d’atteindre le nombre d’heures obligatoire. Nouveau temps de travail devant être consacré à la préparation pédagogique ou à des tâches administratives. L’organisation du temps de travail mis en place dans le passé reste donc inchangée et le temps sur bassin n’a pas été allongé au 1er janvier 2022. Ceci étant, la municipalité a bien pris connaissance des revendications portées par le syndicat Sud. Une réponse leur sera donnée dans le courant de la semaine prochaine ». Un retour qu’attendent de pied ferme les grévistes.
Elioth Salmon
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