Cette année, l’intercommunalité du Sicoval fête ses 50 ans d’existence. L’occasion pour son président, Bruno Caubet, de faire le point sur les grands projets d’aménagement en cours dans lesquels l’agglomération du Sud-Est toulousain peut investir à la suite du vote du budget 2025 ce lundi 7 avril.
« 50 ans, c’est le bel âge ! » lance Bruno Caubet, président de la communauté d’agglomération du Sicoval. Et c’est justement celui de l’intercommunalité imaginée il y a un demi-siècle par Claude Ducert, ancien maire de Labège, « qui a voulu un développement commun profitant à tout un territoire », soit six communes à l’époque. Cinq décennies plus tard, 36 villes et villages composent l’agglomération du Sud-Est toulousain et travaillent ensemble à l’essor de la collectivité.
Ce lundi 7 avril, les élus du conseil communautaire ont d’ailleurs voté le budget 2025. Et, malgré le contexte national, « la rigueur avec laquelle le Sicoval est géré depuis 2020 a permis d’aborder la chose sereinement », explique Bruno Caubet. « Les taux d’imposition locale sont stables, notre capacité d’investissement est préservée à 50 millions d’euros grâce notamment à l’optimisation des subventions, les dotations aux communes sont maintenues à 3,5 millions d’euros, nous continuons à développer des services, et nos effectifs sont constants contrairement à d’autres collectivités », énumère le président de la communauté d’agglomération.
Alors, si certains projets, jugés moins prioritaires, seront reportés sur les années suivantes, les grands programmes structurants suivront leur cours. À l’image de la zone d’activité Enova, à Labège. Le Sicoval donne aujourd’hui une nouvelle dimension à la Zac en la pensant en véritable nouveau quartier. Car, sur les 230 hectares, seront mixés 1 500 logements, des bureaux, des commerces, des ateliers d’artisanat et des espaces publics. Parallèlement, des infrastructures nécessaires à la vie d’un quartier telles que des écoles, des crèches, des résidences seniors… seront également implantées.
« Un projet gigantesque qui nécessite 100 millions d’euros de dépenses, mais que nous voulons qualitatif. Il sera d’ailleurs mené par des architectes de renom », dont le Sicoval ne souhaite pas encore dévoiler le nom. « Il s’agit là de l’un des plus gros projets de France », assure Bruno Caubet, « un projet comme il n’en existe pas dans l’agglomération toulousaine ».
Le projet de la Zac du Rivel vise quant à lui à rééquilibrer l’activité économique du Sicoval dans le Sud du territoire, sur les communes de Baziège et Montgiscard. Ainsi, la moitié des 110 hectares de cette zone d’activité sera « réservée à l’installation d’artisans et de petites entreprises de production, qui génèreront près de 3 000 emplois », assure Bruno Caubet. La commercialisation de ces espaces a d’ores et déjà commencé, et le président de la communauté d’agglomération témoigne de son attractivité : « Nous avons reçu de nombreuses sollicitations. » Quant à l’autre moitié de la Zac, elle sera orientée “développement durable”. En effet, il est prévu de consacrer 15 hectares à la végétalisation et à la mobilité douce, et 13 hectares d’espaces de compensation et de renaturation. Ce qui vaut à la zone d’activité le qualificatif d’écoparc.
Seule ombre au tableau : pour mener à bien ce projet, le Sicoval a dû étendre son empreinte foncière en rachetant les terrains dont il est aujourd’hui propriétaire. Des transactions qui ont eu lieu à l’amiable, excepté pour une parcelle dont les propriétaires ont attaqué en justice la déclaration d’utilité publique du Rivel. Un recours qui a été débouté en première instance et pour lequel le jugement en appel devrait être rendu dans une dizaine de jours. « Nous sommes confiants, car le rapporteur a conclu au rejet de la requête. D’ordinaire, le tribunal suit ses conclusions », confie Bruno Caubet.
Encore à l’étude, l’agrandissement du parc du Canal de 27 hectares devrait permettre d’accueillir de nouveaux aménagements, commerces et services sur la commune de Ramonville-Saint-Agne. Déjà, des entreprises de renom se sont montrées intéressées comme CLS, Magellium ou le Cnes. Le prolongement de la ligne B du métro, qui reliera en 2027 le parc à Toulouse et à Labège y est sûrement pour beaucoup… Toutefois, c’est l’économie sociale et solidaire que le Sicoval souhaite privilégier sur cette zone. 25% des espaces seront ainsi réservés aux acteurs de l’ESS. Mais il faut d’abord que l’enquête publique ait lieu. Elle sera menée du 22 avril au 23 mai 2025. Les travaux et la commercialisation pourront ensuite commencer. « Nous attendons la création de 2 700 emplois d’ici 2036 », estime le Sicoval.
Pour finir, le Sicoval a acheté en 2022, en partenariat avec la Safer (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural), 68 hectares de terres agricoles à Auzeville-Tolosane, pour en faire un “agriparc”. L’idée est de proposer des parcelles à des porteurs de projet, sélectionnés « pour leur capacité à répondre à divers enjeux : adaptation de l’activité agricole au changement climatique, diminution des émissions de gaz à effet de serre, préservation et reconstitution des sols, préservation de la biodiversité, structuration de filières durables, éducation des consommateurs… » Une manière de promouvoir les circuits courts et un autre mode d’agriculture pour l’intercommunalité. Ainsi, viennent de s’implanter une distillerie, un jeune agriculteur, une pépinière fruitière, un producteur de pastel et des jardins familiaux.
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