Le projet d’une aire de grand passage pour les gens du voyage à Bruguières provoque la colère des riverains, mais aussi des élus d’une commune voisine. Le maire Philippe Plantade, qui a changé le lieu d’implantation, ne parvient pas à apaiser les tensions.
La création d’une aire de grand passage de deux-cents places pour les gens du voyage sur la commune de Bruguières, dans le Nord de l’agglomération de Toulouse, suscite encore des crispations. Le maire Philippe Plantade pensait calmer les opposants au projet en le déplaçant, mais il n’en est rien.
L’annonce de ce projet, chemin de l’Hobit à Saint-Sauveur, a provoqué une véritable levée de bouclier. Des habitants se sont réunis dans une association, Unis pour préserver notre environnement et nos terres agricoles (UPETA). Ils déplorent notamment l’implantation d’une telle structure sur un terrain agricole.
Cette aire de passage sera finalement installée sur un terrain privé situé sur les hauteurs de Bruguières, entre la commune de Saint-Sauveur et celle de Cépet. Le maire a dévoilé sa décision aux membres de l’association au cours d’une réunion organisée jeudi 8 février, à la veille de la date qu’il avait fixée pour acter son choix.
« En cas de refus de vente du terrain par les propriétaires, Toulouse Métropole mettra en œuvre une déclaration d’utilité publique, une procédure administrative qui permet de réaliser une opération d’aménagement sur des terrains privés en les expropriant, pour cause d’utilité publique », fait savoir l’association.
« Philippe Plantade ne fait que déplacer le problème », estime-t-on du côté de l’association UPETA. « En proposant à Toulouse Métropole d’accueillir une aire de grand passage sur son territoire alors que la loi lui impose une aire d’accueil permanente de 20 places, Philippe Plantade a ouvert la boîte de Pandore. »
L’association précise qu’elle n’est pas contre l’accueil des gens du voyage. Mais elle déplore le « déni de démocratie dont fait preuve le maire de Bruguières qui a choisi d’imposer à sa population une aire de grand passage de deux-cents emplacements alors que nos obligations portent sur une aire d’accueil permanente de vingt places ».
Les membres de l’association pourront compter sur le soutien de la maire de Cépet, Colette Solomiac. « Tout le conseil municipal s’oppose à ce projet et mènera les actions nécessaires pour protéger notre cadre de vie et notre environnement », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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