L’utilisation de l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites a provoqué de nombreuses réactions. Voici celles de Carole Delga, Jean-Luc Moudenc et Sébastien VIncini.
L’annonce a fait grand bruit. Face aux incertitudes sur l’obtention du nombre suffisant de votes pour la réforme de retraites à l’Assemblée nationale, la Première ministre Elisabeth Borne a déclenché l’article 49.3 de la Constitution. Ce qui implique une adoption automatique du texte sauf si une motion de censure est validée par les députés.
Cette décision a suscité de nombreuses réactions : celles des députés qui n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer sur le texte, mais aussi de plusieurs personnalités politiques.
La présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS), note que « en responsabilité et unis, dans le respect du débat républicain, les syndicats ont demandé jusqu’au bout un dialogue avec le chef de l’État. Ils ont trouvé porte close. À la souffrance sociale, le gouvernement ajoute le déni de démocratie. En n’écoutant pas le peuple, en ne présentant pas ce texte au vote de la représentation nationale, il creuse le fossé entre les citoyens et leurs dirigeants. »
Elle ajoute que « cette attitude brutale entraîne chaos et désespoir et nourrit, encore et encore, l’extrême droite. Elle est l’opposé des pratiques que je revendique pour conduire des réformes nécessaires à notre pays : construire du compromis social pour l’intérêt général. »
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui n’est attaché à aucun parti, n’a pas directement réagit à l’utilisation de l’article 49.3 par la Première ministre. En revanche, il a déploré les dégradations provoquées durant la manifestation spontanée sur la place du Capitole dans la soirée du jeudi 16 mars. Un millier de personnes opposées à la réforme et remontées après l’usage du 49.3 s’y sont rendues.
« C’est toujours pareil avec l’extrême-gauche, dès qu’elle s’approche du Capitole, elle l’abîme », a écrit le maire sur Twitter. « Merci à nos agents qui ont travaillé tôt ce matin pour nettoyer notre ville après les dégradations causées par certains débordements d’hier soir ! »
Merci à nos Agents qui ont travaillé tôt ce matin pour nettoyer notre ville après les dégradations causées par certains débordements d’hier soir ! pic.twitter.com/Mk3wOymThU
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) March 17, 2023
Le président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini (PS) considère que l’utilisation de l’article 49.3 est un « mépris de la démocratie ». Et il poursuit : « Le 49.3 est un aveu de faiblesse pour ce gouvernement qui n’a pas su créer une majorité autour de sa proposition de loi. En utilisant cette arme constitutionnelle, le gouvernement met en jeu sa crédibilité et sa capacité de gouverner, au moment où notre pays est confronté à une grave crise sociale. »
Il note que « depuis le début des débats, les Françaises et les Français se mobilisent pour faire entendre leur désaccord avec cette réforme injuste et inutile, dont les premières victimes seront les femmes, les personnes qui ont commencé à travailler tôt, qui ont les métiers les plus pénibles et les moins rémunérés. »
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