Voilà un mois que l‘usine d’enrobage Eurovia a été mise en service à Gragnague pour alimenter le chantier de l’A68 en bitume. Des habitants et des élus se mobilisent pour en faire cesser l’activité au vu des premières nuisances qu’elle génère. Une manifestation a d’ailleurs lieu ce mardi 30 mai à 19h, devant le site.
Pour dénoncer les nuisances générées par la mise en service de l’usine d’enrobage, les habitants de Gragnague et les élus locaux se mobilisent depuis plusieurs mois pour faire déménager la centrale. Ils organisent d’ailleurs une manifestation ce mardi 30 mai à 19h, devant le site Eurovia tant décrié. Car s’ils ont alerté en amont du lancement des travaux quant aux désagréments et aux risques prévisibles, ils en ressentent maintenant les premiers effets nocifs.
« Odeurs irrespirables plusieurs soirs par semaine, bruits des camions et de la centrale, dépôt de particules sur les terrasses, le linge, les voitures… » La liste des nuisances relevées par les riverains de l’usine d’enrobage est longue selon les membres de l’association Nature et Vie sur les Coteaux, qui avait organisé une réunion publique le 23 mai pour informer les habitants des recours possibles. L’objectif étant désormais de faire reconnaitre cet emplacement impropre à l’installation d’une telle centrale. Accompagnée par un avocat, spécialiste des questions environnementales, l’association, composée d’habitants de Gragnague, mais aussi de Castelmaurou et Garidech, s’apprête donc à déposer un recours contentieux devant le tribunal administratif.
Car, déjà, plus de 300 habitants se sont plaints auprès de Nature et Vie sur les Coteaux de cette usine, qui va produire pendant 23 semaines, l’enrobé destiné à la réhabilitation de 17 kilomètres de route sur l’A68 : « Vous avez le va-et-vient incessant des camions, on n’en peut plus ! » confie l’un d’entre eux. « Des odeurs de bitume qu’on a tous les soirs à partir de 22 heures et jusqu’à 6 heures, une odeur désagréable, piquante, presque irrespirable », témoigne un autre. Certains ont même opté pour les grands moyens afin de se protéger : « Tous les soirs, je calfeutre l’intégralité des fenêtres de la maison. Avec un soin bien particulier sur celles de nos enfants », précise un riverain de la centrale, qui vit à moins d’un kilomètre de celle-ci. « Ils s’inquiètent également du rejet de particules fines et des risques pour leur santé. Leucémies, lymphomes de Hodgkin, cancers du poumon… La liste des pathologies lourdes est longue, touchant autant les ouvriers que personnes habitant dans l’environnement direct de ces usines d’enrobage », rajoute l’association, qui promet qu’elle n’arrêtera pas son combat, tant que la centrale fonctionnera.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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