Ce lundi 4 septembre, 68 000 élèves feront leur rentrée dans les 121 collèges de Haute-Garonne (publics et privés). Afin de leur garantir les meilleures conditions d’apprentissage possible, le Conseil départemental s’est imposé trois priorités : la lutte contre le harcèlement, la mixité sociale et l’adaptation des établissements au changement climatique. Voici de quelle manière la collectivité compte atteindre ces objectifs.
Redoutée ou attendue, la rentrée scolaire a lieu ce lundi 4 septembre pour les 68 329 élèves des collèges de Haute-Garonne. Et pour qu’ils bénéficient des meilleures conditions de travail, le Conseil départemental a d’abord accéléré le rythme des constructions et des réhabilitations d’établissements. En effet, 17 nouveaux collèges, trois rénovations et deux agrandissements sont programmés d’ici à 2030. Durant cette année scolaire, les chantiers des collèges Paléficat (Nord de Toulouse) et de Castelnau d’Estretefonds, et l’extension de celui des Ponts-Jumeaux seront achevés pour une ouverture à la rentrée 2024. Dans un même temps, la construction des collèges de Villemur-sur-Tarn, Aucamville, Plaisance-du-Touch et Saint-Martin-du-Touch est en cours d’élaboration. Quand celle d’un troisième établissement à Muret et l’extension de celui de Pâte d’Oie (Toulouse) sont à l’étude. « Ce plan ambitieux permettra d’accueillir au mieux les 600 élèves supplémentaires qui arrivent dans notre département chaque année. Je veux leur offrir les meilleures chances de réussite », affirme Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de Haute-Garonne.
Et cela passe notamment par un climat apaisé et serein au sein même des établissements. Car, selon une enquête Milan-Presse CSA, 20% des 10-15 ans estiment avoir été victimes de harcèlement à l’école. Devant ce constat, les élus du Département ont adopté un plan de lutte afin d’enrayer ce fléau. Outre les opérations de sensibilisation et de prévention, la collectivité dispose de 18 volontaires en Service civique qui interviennent dans les collèges où des tensions ont été identifiées. Surtout, elle a mis en place, via la Maison départementale des adolescents, un accompagnement spécifique de la victime, de la famille, mais aussi de l’auteur des faits.
« C’est nouveau et inédit puisque nous sommes les seuls en France à prendre en charge les victimes et les harceleurs. Ceci pour éviter les récidives », précise Sébastien Vincini. En effet, le Département permet aux premières de bénéficier de conseils juridiques, d’avoir accès à des groupes de paroles et d’une prise en charge psychologique pour se reconstruire, et aux seconds d’intégrer des stages de responsabilisation. « Il doit y avoir sanction évidemment, mais il est primordial d’amener l’auteur du harcèlement à se rendre compte de ses actes et à en mesurer les conséquences », explique le président de la collectivité. Ce processus sera mis en place dès janvier 2024.
« Les espaces où se concentre la violence sont ceux dans lesquels l’autorité des adultes ne parvient pas, comme dans les toilettes », note Vincent Gibert, vice-président du Département, en charge de l’éducation. Pour limiter les risques de harcèlement dans les sanitaires du collège, la collectivité accompagne les établissements qui souhaitent tester, ou mettre en place des toilettes non genrées. Ainsi, les blocs n’y seront pas divisés par sexe (un côté garçon, un côté fille), mais par classe d’âge. Ainsi, les 6e et 5e iront d’un côté, et les 4e et 3e de l’autre. Et il n’y aura plus d’urinoirs.
Pour améliorer les conditions de vie au collège, le Département mise également sur son projet phare de mixité sociale. Ce dispositif, qui vise à répartir les élèves scolarisés dans des collèges du Réseau d’éducation prioritaire (Rep) dans des établissements favorisés, a fait ses preuves selon Sébastien Vincini : « Il s’agit d’un principe et d’une condition de la réussite scolaire des collégiens. D’ailleurs, les résultats sont là : ce programme concerne 1 600 élèves du Grand Mirail (répartis dans 11 collèges favorisés de la métropole toulousaine), dont 70% ont obtenu leur Brevet. Avant la mise en place de ce plan, leur taux de réussite était de 50% », témoigne-t-il.
Devant ce succès, que la collectivité porte en étendard, la mixité sociale est désormais un facteur inhérent à la sectorisation des nouveaux établissements : « Dans chaque nouveau collège, la sectorisation est travaillée de manière à favoriser l’équilibre social des effectifs. Quant aux structures scolaires existantes, leurs secteurs sont revisités régulièrement en fonction de l’évolution démographique », avance le président du Département.
Enfin, la collectivité s’est lancée dans un vaste plan d’adaptation des collèges au changement climatique, et ce dans un souci écologique, mais aussi de confort pour les élèves. « En Haute-Garonne, nous avons recensé huit établissements dont la réhabilitation est urgente. Jean-Mermoz à Blagnac, le Grand Selve à Grenade, Galilée à La Salvetat-Saint-Gilles, Paul-Cézanne à Montrabé, Robert-Roger à Rieumes, Bellevue Nicolas-Vauquin et Stendhal à Toulouse sont de véritables passoires thermiques », énumère Sébastien Vincini. Y sont prévus l’installation de brise-soleil, la réfection de la ventilation, le réaménagement et la débétonisation des cours…
D’autres actions vont suivre pour assurer aux élèves de bonnes conditions d’apprentissage, notamment lorsque la chaleur s’en mêle. Ainsi, la végétalisation des cours de récréation continue avec la plantation de plus de 1 000 arbres prévue d’ici 5 ans, l’installation de préaux supplémentaires dès 2023 dans les collèges Laurens d’Ayguevives, Condorcet à Nailloux et Ferry à Villefranche-de-Lauragais (10 autres collèges en 2024 et 2025), et l’installation de plafonniers ventilateurs dans 23 établissements en 2023…
« Et nous allons rendre le confort été obligatoire dans toutes les nouvelles constructions », assure le patron du Département. Exit les grandes baies vitrées et les couleurs sombres, terminés les cours de goudron et sans préau. Place à une nouvelle génération de bâtiment qui offrira un cadre bien plus favorable aux élèves, à l’image du collège Paléficat, premier établissement conçu en structure bois, avec une isolation en paille et des murs de terre crue.
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