L’entreprise Paul Boyé Technologies, basée à Labarthe-sur-Lèze, en Haute-Garonne, fournira les nouveaux uniformes des militaires français après un appel d’offres validé par la justice. Mais une partie de la production sera réalisée à Madagascar, ce qui suscite des critiques.
Le ministère des Armées a officialisé l’attribution d’un marché de confection d’uniformes militaires à l’entreprise Paul Boyé Technologies, basée à Labarthe-sur-Lèze, en Haute-Garonne, à l’issue d’un appel d’offres lancé en février 2023. Une décision validée par le tribunal administratif de Versailles après un recours judiciaire.
« Ce nouveau marché permet aux armées françaises de bénéficier d’équipements de haute qualité », indique le ministère dans un communiqué publié le 31 janvier. « L’entreprise Paul Boyé Technologies s’est engagée à ce que 90% de la valeur ajoutée et une partie de la production soient réalisées en France, dans leur usine de Labarthe-sur-Lèze en Haute-Garonne, qui emploie 200 salariés. »
Ce contrat ne garantit pas une fabrication 100% française. Une partie significative de la production sera réalisée à Madagascar, où Paul Boyé Technologies dispose de capacités industrielles. « On est dans un espace mondial, il faut suivre (…) Si on voulait relocaliser, on aurait du mal à trouver les gens pour le faire », a déclaré Paul Boyé, président de l’entreprise, à l’AFP. La société compte environ 300 employés en France et un millier à Madagascar.
Cette décision a suscité une vive réaction de la part du groupement Marck et Balsan / Abilis, ancien titulaire du marché. Son directeur général, Laurent Marck, a dénoncé la délocalisation de la production : « La totalité des uniformes sera faite très loin de notre pays, à Madagascar, et reviendra soit en bateaux, soit en avion, ce qui est magnifique pour l’écologie », a-t-il ironisé sur LCI.
La perte de ce marché entraînera la fermeture d’une usine à Calais, a annoncé le dirigeant du groupement Marck et Balsan. Une soixantaine de personnes y travaillent. « Le groupement Marck et Balsan / Abilis, société précédemment titulaire du contrat, reste le fournisseur du ministère des Armées pour la confection d’autres effets d’habillement », précise le ministère des Armés.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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