Paul Boyé Technologies, implantée en Haute-Garonne, répond à la polémique après l’attribution du marché des uniformes militaires français, remporté face à la société Marck & Balsan. L’entreprise défend sa stratégie industrielle, qui combine production en France et à Madagascar.
L’entreprise Paul Boyé Technologies, basée à Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne), a réagi à la polémique liée à l’attribution du marché des uniformes des militaires français, qu’elle a remportée en février 2024 face à la société Marck & Balsan. Une décision validée en janvier dernier par le tribunal administratif de Versailles après un recours judiciaire.
L’annonce de la perte du contrat de Marck & Balsan a suscité de vives réactions, l’entreprise arguant que cette décision mettait en péril son usine de Calais et 66 emplois. Dans un communiqué publié le 6 février 2025, Paul Boyé Technologies dénonce « un lien de cause à effet très discutable ». L’entreprise haut-garonnaise souligne que son concurrent a, au même moment, remporté à ses dépens un contrat d’une valeur de 420 millions d’euros sur six ans pour fournir les uniformes de la police et de la gendarmerie, alors que celui pour les forces armées s’élève à 26 millions d’euros.
« Malgré la perte du marché du ministère de l’Intérieur qui assurait l’emploi de 97 salariés, Paul Boyé Technologies réussit à reclasser tous ses salariés sur ses sites industriels de Labarthe-sur-Lèze et du Vernet », précise l’entreprise. D’ailleurs, dans l’offre proposée par Marck & Balsan, « une partie significative de la production des uniformes (des militaires) était prévue pour être réalisée dans son usine de Tunisie », révèle l’entreprise haut-garonnaise.
Paul Boyé Technologies rappelle que l’appel d’offres du ministère des Armées était régi par des critères de notation dans lesquels le prix ne représentait que 40% du total. « Les notes décernées à Paul Boyé Technologies sur l’ensemble des critères d’attribution du marché plaçaient son offre en tête des différents candidats », avance l’entreprise, qui met en avant ses capacités d’innovation et de logistique.
Quant à la délocalisation d’une partie de la production à Madagascar, elle affirme qu’il s’agit d’une nécessité face à la concurrence mondiale. Cette stratégie est pratiquée par d’autres acteurs du marché, y compris Marck & Balsan, qui possède une usine en Tunisie. « Nous avons développé des activités au-delà de la confection proprement dite, comme la recherche et l’innovation (…), permettant de réserver à la France 90% de la valeur ajoutée de nos prestations », explique Jacques Boyé, président-directeur général du groupe.
Fondé en 1904, Paul Boyé Technologies souligne enfin que la mondialisation de l’industrie de l’habillement depuis les années 1990 a forcé les acteurs du secteur à s’adapter. La société affirme avoir investi dans la recherche et développé des infrastructures logistiques avancées pour répondre aux exigences des marchés publics. Cette stratégie lui aurait permis de maintenir une production industrielle en France, malgré la perte de 600 emplois en trente ans.
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