Mis en sommeil depuis plusieurs mois, les travaux sur la rocade de Verfeil vont commencer ce lundi 17 février ; son démantèlement permettra la construction de la future, et très controversée, A69. Une nouvelle étape pour l’autoroute entre Toulouse et Castres, alors même qu’un recours judiciaire pour faire annuler les autorisations environnementales du projet doit être étudié par le tribunal administratif de Toulouse ce mardi 18 février.
Ils avaient été reportés de trois mois par le Conseil départemental de Haute-Garonne, dans l’expectative d’une décision de justice. Finalement, la collectivité n’a pas attendu les conclusions du tribunal et vient de donner son feu vert au lancement des travaux sur la rocade de Verfeil, dans le cadre du projet A69. Ainsi, à partir de ce lundi 17 février, le RD20 sera fermée, entre le carrefour de Puylaurens et celui de Verfeil, au croisement de la RD112, pour une durée de neuf mois, renvoyant près de 10 000 véhicules par jour dans la commune. Pour faire face à l’afflux de circulation dans la ville durant cette période, des aménagements ont été consentis : des ralentisseurs ont été installés et le carrefour de la gendarmerie a été entièrement reconfiguré à l’aide de feux tricolores. Un chantier qui verra, à terme, la RD20 se transformer en autoroute ralliant Toulouse à Castres. « En effet, les caractéristiques techniques de la route existante ne permettant pas de créer l’autoroute en élargissant la RD20, nous allons procéder à son démantèlement avant de construire l’A69 », précise Atosca, le concessionnaire de cette dernière.
Une nouvelle étape dans l’avancement de l’A69 qui fait suite à la signature par le Conseil départemental de Haute-Garonne d’un arrêté, en date du 10 février, qui déclasse la RD20. Cette procédure permet donc au concessionnaire de lancer ce chantier structurant et d’accélérer la finalisation du projet, qu’il s’engage encore à livrer « à la fin de l’année 2025 ». Une date annoncée par Atosca, qui n’envisage pas que l’A69 puisse être remise en question ce mardi 18 février, lors de l’audience du recours au fond demandant l’annulation des autorisations environnementales. « Comme il a pu le faire au cours des nombreuses audiences depuis le lancement de la construction, le concessionnaire rappellera le soutien d’une très large majorité des élus et des Tarnais à la construction de l’autoroute et les différents enjeux (notamment territoriaux, démographiques, sécuritaires et économiques) auxquels elle répond », communique la société.
Même le Département ne semble plus avoir de réserves quant à la décision du tribunal administratif de Toulouse. En effet, la collectivité, qui avait pourtant informé le maire de Verfeil de son intention « de suspendre la coupure de la RD20 en attendant les conclusions du tribunal administratif », a finalement donné le feu vert à Atosca en déclassant cette route, et ce à sept jours de l’audience. « Un revirement incompréhensible » pour le collectif d’opposants à l’A69 “La Voie est libre”. « Sébastien Vincini (président du Conseil départemental de Haute-Garonne, NDLR) a-t-il cédé à de quelconques pressions ou contreparties ? » s’interroge-t-il. Et de poursuivre : « Il se fend de grands discours sur le péril climatique et l’intérêt général les semaines paires, se prosterne devant les intérêts de Carole Delga (présidente de la Région Occitanie, NDLR) les semaines impaires ! » Les opposants à l’autoroute entre Toulouse et Castres sont d’autant plus furieux qu’ils avaient demandé la suspension des travaux le temps qu’un jugement soit rendu.
Cette demande avait été déboutée le 21 janvier dernier par le tribunal administratif de Toulouse. Et c’est justement sur ce jugement que se base le Département pour justifier son arrêté : « Les juges ont tranché. Ils ont statué en faveur de la continuation des travaux », prend acte la collectivité qui estime n’avoir fait que respecter les procédures administratives pour que s’applique cette décision de justice. Le chantier se poursuit donc, en attendant l’audience sur la légalité des autorisations environnementales le 18 février et un verdict qui ne tombera au mieux que 15 jours plus tard. Atosca annonce d’ailleurs l’installation, à partir du mois de mars prochain, des centrales à enrobés et la pose du bitume à partir du printemps.
Commentaires