L’Occitanie regorge de sites méconnus qui témoignent pourtant de la richesse patrimoniale locale. Le Journal Toulousain vous emmène hors des sentiers battus, à la découverte d’endroits caractéristiques de la région, qui figurent rarement dans les guides touristiques. Aujourd’hui, rendez-vous en Haute-Garonne pour une visite insolite dans le petit village utopique de Saint-Rome.
Il ne compte qu’une cinquantaine d’habitants. Mais le petit village de Saint-Rome, situé dans le département de la Haute-Garonne à une trentaine de kilomètres au Sud-Est de Toulouse, vaut assurément le détour. Il est en effet unique en Occitanie. Saint-Rome doit cette singularité à ses maisons aux architectures pour le moins étonnantes.
Construites au XIXe siècle, les demeures de ce village sont effectivement hors du commun. Toutes différentes, certaines sont de style flamand, d’autres marocain, scandinave, baroque ou encore néoclassique. C’est un véritable petit tour du monde architectural qui vous attend donc dans ce village du Lauragais.
Lors de votre balade à travers les rues de Saint-Rome, vous pourrez notamment croiser une maison aux allures de petit palais mauresque, une autre avec des pignons à la flamande ou une ressemblant à un chalet suisse avec son balcon en bois ouvragé et son avancée de toit. Si vous ouvrez l’œil, vous apercevrez aussi des animaux sculptés et des frises en faïence.
De quoi en perdre le Nord. Ces maisons n’ont effectivement rien d’habituel dans le Lauragais, à un détail près toutefois. La brique rose, provenant d’une fabrique voisine à Gardouch, est effectivement à l’honneur sur les façades des demeures. Même si elles ont toutes des styles variés, cela confère ainsi une certaine unité au lieu.
Ce village insolite est l’œuvre du marquis Henri-Louis-César de La Panouse. Celui-ci hérite du domaine agricole de Saint-Rome à la mort de son père au milieu du XIXe siècle. À l’époque, il abrite un château et divers autres bâtiments. Le riche propriétaire terrien achète alors des propriétés attenantes au domaine pour l’agrandir.
Ce grand voyageur, fasciné par les cités ouvrières utopistes des grands patrons d’industrie du XIXe siècle, a en effet un projet fou en tête : créer sa propre utopie. Quelques années plus tard, Henri-Louis-César de La Panouse décide ainsi de raser l’ancien village, le château et l’église pour refaçonner le domaine agricole selon ses envies.
Inspiré par les grandes expositions universelles et coloniales et ses nombreux voyages, il rebâtit ainsi un tout nouveau village dans une architecture éclectique. Henri-Louis-César de La Panouse édifie une vingtaine de maisons individuelles aux styles variés. Ces dernières sont destinées à accueillir les ouvriers agricoles du domaine.
Le marquis se construit aussi une nouvelle demeure. Le bâtiment, appelé “Le château”, est inscrit au titre des monuments historiques. Installé au cœur de Saint-Rome, il ne se visite pas, mais il est visible de l’extérieur. Mis à part le château et l’ancien quartier des ouvriers, vous pourrez aussi découvrir la petite mairie du village et son église paroissiale Saint-Romain.
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