Un collectif associatif critique le choix de la Région Occitanie qui se tourne vers le Technocampus hydrogène pour la recherche d’un carburant écologique dans le secteur aéronautique plutôt que vers la “sobriété”.
Plusieurs associations locales marquent leur opposition commune au financement du Technocampus hydrogène prévu à Cugnaux, au Sud de Toulouse. Elles critiquent les 40 millions d’euros de subventions alloués par la Région Occitanie. Cette déclaration a été diffusée le 8 avril, deux jours avant le terme de la période de concertation mise en place par la Région. Lancé en 2019, ce projet prévoit la construction d’un espace de 8 570 m² dédié à la recherche autour de l’utilisation de l’hydrogène comme carburant écologique dans le secteur aéronautique. Il prendrait place à proximité de l’aéroport Francazal.
En réponse aux réunions publiques récentes, ce collectif, qui réunit entre autres les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Cugnaux en Transition, Axe vert de La Ramée, PAD (Pensons l’aéronautique pour demain) et Plaisance pour le climat, met en lumière l’impact écologique et entrepreneurial potentiellement néfaste pour la région. En clair, ils critiquent une idée reposant sur des « postulats totalement mensongers ». D’après eux, la transition écologique devrait se faire par un « besoin de sobriété que le GIEC a rappelé dans son dernier rapport avec un caractère d’urgence absolue ». De plus, il dénonce une « capacité fantasmée de l’hydrogène » qui ne devrait pas être « la priorité des investissements publics. »
En parallèle, le collectif évoque une « dépendance économique de la métropole toulousaine et de la région Occitanie à la mono-industrie aéronautique » déjà bien ancrée. Une dynamique qui ne risque pas de s’inverser avec le développement de ce Technocampus hydrogène. Comme exemple, le communiqué cite « des villes sinistrées » car mono-industrielles : Graulhet et son cuir ou encore Mazamet, ancienne capitale mondiale du délainage.
De son côté, la Région Occitanie rappelle sur son site que des incidences potentielles seront limitées. Ainsi, le projet s’installera dans une zone « déjà urbanisée » et « à proximité d’une voie de grande circulation ». En outre, il devrait générer le moins de gaz à effet de serre possible par rapport au trafic routier généré. Selon la collectivité, ce centre d’essais a pour but de faire avancer la recherche sur l’hydrogène vers « une mobilité plus durable », mais aussi de conforter « le positionnement de la Région Occitanie sur la filière hydrogène à l’échelle nationale et européenne.»
Erwan Harzic
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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