Les élus du Conseil départemental de Haute-Garonne s’apprêtent à voter le budget primitif 2025. Un budget qui a été bouclé au prix de certains sacrifices.
« C’est un budget responsable, solide et volontariste qui nous permet de répondre à nos missions principales », affirme Sébastien Vincini, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne. Les élus de la collectivité vont voter le budget primitif 2025 ce mardi 25 mars. Celui-ci s’établit à 1, 941 milliard d’euros, dont 1, 662 milliard d’euros de fonctionnement et 350,85 millions d’euros d’investissement. « Nous avons réussi à le boucler », indique Sébastien Vincini avant de souligner que « près des deux tiers des départements en sont dans l’incapacité » face aux difficultés financières qu’ils subissent. Mais si la Haute-Garonne y est parvenue, c’est au prix d’un « effort de maitrise sur les dépenses de fonctionnement ».
« Nous avons fait le choix de réduire le train de vie du Conseil départemental. C’est un parti pris qu’on assume. Et aujourd’hui, nous sommes en mesure de dire que nous avons fait des choix qui sont gagnants. Même s’ils ne sont pas sans conséquence », concède l’élu. Ainsi le budget du patrimoine départemental a baissé de 8%, celui de la communication de 26% et celui des moyens généraux de 36%. « En clair, les vitres seront lavées moins souvent et la pelouse tondue moins régulièrement. Et ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est que le service public fonctionne et que nous répondions aux besoins des Hauts-Garonnais », déclare le président du Conseil départemental qui souligne que c’était son « seul objectif ».
En plus de ça, le Département a décidé de réduire la masse salariale de 3%. « C’est vrai, c’est une première. Depuis 1945, la masse salariale n’a fait que progresser. Mais il fallait faire des économies », appuie Sébastien Vincini. En novembre dernier, la collectivité annonçait la suppression de près de 500 postes. D’ores et déjà, « 200 CDD n’ont pas été renouvelés » depuis l’automne, d’après l’élu. « Nous privilégions le nom remplacement de départs à la retraite, le nom remplacement de mobilité naturelle, c’est-à-dire de personnes qui changent de collectivité ou qui quittent la fonction publique, et aussi la réduction du nombre de contractuels avec le non renouvellement de contrats à la fin d’un CDD », détaille-t-il.
Face à l’inquiétude des agents départementaux qui dénoncent un « plan social d’une violence inédite », Sébastien Vincini assure qu’il n’y aura « pas plus de 500 » postes supprimés. Mais il ne peut « donner de chiffres précis », ni préciser quels emplois pourraient être concernés par ces suppressions. Avouant que « ce moment est très difficile pour l’homme de gauche qu’il est et pour sa majorité », le président de la collectivité annonce qu’il va « dans les prochaines semaines, prendre des initiatives pour renouer le dialogue avec les représentants » des salariés. « Nous allons trouver le chemin de la réconciliation », souhaite le président de la collectivité.
Si des choix ont du être faits, Sébastien Vincini assure « qu’aucune grande politique du Département n’est abandonnée ». « Au contraire, elles sont préservées », souligne le président du Conseil départemental de Haute-Garonne. Ainsi, le budget dédié aux politiques sociales augmente de 2%, à l’autonomie de 4,47% et à la protection de l’enfance de 1,30%. « Nous restons un département protecteur. Nous allons continuer à faire ce que nous faisons avec conviction, sans interruption, sans exception ; nous occuper des gens. C’est notre rôle », déclare l’élu. Les dépenses d’investissement s’élèveront ainsi à 259 millions d’euros. « C’est un budget très offensif », indique l’élu.
Et de citer quelques exemples d’investissement sur le territoire : le lancement des travaux des collèges d’Aucamville et de Plaisance-du-Touch, la restructuration du Centre départemental de la famille (31,4 millions d’euros), la rénovation du siège des Archives départementales de Toulouse (18 millions d’euros), la construction d’un nouveau pont à Mirepoix-sur-Tarn (16 millions d’euros) ou la déviation de Bessières (12 millions d’euros). « Nous allons encore être encore un acteur majeur de l’investissement public », certifie Sébastien Vincini. Comme il l’avait déjà garanti en début d’année, l’élu veut par ailleurs « garder le cap de la bifurcation écologique ». Un conseil scientifique indépendant, qui passera au crible les actions de la collectivité, doit ainsi être créé.
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