Sur fond de crises sociale et économique, Sébastien Vincini, le nouveau président du Conseil départemental de Haute-Garonne, réaffirme le rôle de bouclier social de sa collectivité. Voici les différents dispositifs, à destination des ménages, qui permettront de « lutter contre la précarité, et de préserver le pouvoir d’achat des foyers les plus modestes ».
En présentant ses vœux pour la nouvelle année 2023, Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de Haute-Garonne récemment élu, ne cache pas son inquiétude, et surtout son incompréhension devant le calendrier social du gouvernement Borne. « C’est dans le contexte actuel de hausse du prix de l’énergie, et d’une inflation galopante, qu’Emmanuel Macron choisit de mener des réformes sur le chômage, le RSA et les retraites », fustige-t-il, regrettant que le plus grand nombre doive maintenant payer le “quoi qu’il en coûte” de leur président. Des réformes imposées, sans aucune forme de justice sociale selon lui et contre lesquelles il se positionne clairement, notamment celle des retraites : « J’y suis totalement opposé et je serai auprès de ceux qui se mobilisent pour la dénoncer. »
Un début d’année 2023 qui s’inscrit donc dans un contexte social tendu, et qui « provoque une grande insécurité face à l’avenir, précipitant les plus modestes dans la précarité, creusant encore davantage les inégalités », regrette Sébastien Vincini. Face à ce constat, le Département veut être au rendez-vous et remplir pleinement sa mission de bouclier social, la première de ses compétences. À commencer par le déblocage ou le maintien des aides à la consommation énergétique.
En effet, la collectivité annonce le doublement de l’aide financière pour les travaux de rénovation énergétique. Les Haut-Garonnais pourront ainsi prétendre à un soutien de 7 500 € maximum par logement pour des travaux de rénovation classique (contre 3 000 € précédemment), et de 12 500 € en cas de réhabilitation lourde (contre 5 000 € auparavant). D’autre part, les ménages modestes qui n’étaient pas éligibles jusqu’à présent pourront également bénéficier d’une aide pouvant atteindre 15% du coût hors taxes des travaux, soit 4 500 € pour une rénovation énergétique et 7 500 € pour une réhabilitation lourde.
Ces mêmes ménages modestes, mais aussi les très modestes pourront également demander une aide au remplacement des systèmes de chauffage polluants. Sous condition de ressources, elle peut atteindre jusqu’à 2 000 €. Cette initiative départementale « permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le parc de logements privés haut-garonnais, tout en réalisant très rapidement des économies sur les factures d’énergie », affirme la collectivité.
Factures qui, pour les ménages les plus précaires, ne peuvent plus être honorées. Dans le cadre du “Fonds de solidarité logement“, une aide départementale peut être sollicitée pour payer les factures d’énergie. Soumise à des conditions de revenus, le Département vient d’en augmenter le plafond de ressources.
Mais l’énergie n’est pas le seul domaine auquel les Haut-Garonnais les plus modestes ne peuvent plus faire face. Les crises se succèdent, et avec elles, des conséquences, parfois importantes, sur le pouvoir d’achat des ménages. « La Banque Alimentaire en témoigne, les bénéficiaires sont toujours plus nombreux », précise Sébastien Vincini. Pour répondre à l’urgence des besoins de première nécessité, le Conseil départemental a décidé de pérenniser le dispositif des “bons alimentaires“. Initialement provisoires, ils avaient été mis en place au début de la crise sanitaire pour l’achat de nourriture et de produits d’hygiène. À ce jour, 110 206 bons de 250 à 300 € ont déjà été distribués.
Dans la même optique, Sébastien Vincini annonce le renforcement de l’aide à la restauration scolaire dans les collèges. Depuis septembre dernier, un nouveau barème est appliqué et a permis à 550 élèves supplémentaires de bénéficier de l’exonération totale des frais de cantine. Au total, 9 129 collégiens demi-pensionnaires peuvent ainsi manger à l’école le midi gratuitement, et 12 723 ne payent que 50% de leur repas. Un effort qui vient s’ajouter au blocage du prix du repas à 3,10 € malgré les augmentations de prix des matières premières.
Ces élèves, comme tous les autres en Haute-Garonne, de la maternelle au lycée, pourront également compter sur la gratuité des transports scolaires. En effet, le Département maintient cette mesure qui concerne 60% des élèves, soit plus de 40 000 enfants. Ainsi, tous ceux empruntant le réseau de transports urbains Tisséo, le réseau des cars liO ou le réseau TER-SNCF se voient délivrer, sans contrepartie financière, une carte Pastel. « Une économie de 612 € par élève et par an », précise Sébastien Vincini.
Des transports publics dont le Département assure également la gratuité pour les bénéficiaires du RSA, les demandeurs d’emploi et les personnes âgées de plus de 65 ans (sous condition de ressources), soit 19 000 personnes. « Une volonté de soutenir les plus fragiles, même dans les domaines où nous n’avons plus de compétences », souligne le président de la collectivité, qui rappelle son ambition de « répondre concrètement aux préoccupations des Haut-Garonnais ».
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