La Chambre des notaires de la Cour d’appel de Toulouse fait un état des lieux du marché de l’immobilier en Haute-Garonne ; et selon eux, « c’est le moment d’acheter ». Voici pourquoi.
Les prix baissent, les taux d’emprunt sont stables et les banques consentent plus facilement à soutenir de nouveaux projets. La période idéale pour investir dans un bien immobilier selon la Chambre des notaires de la Cour d’appel de Toulouse, surtout dans l’ancien.
Depuis 2018, les prix des appartements anciens n’ont cessé d’augmenter en Haute-Garonne. Mais voilà deux ans qu’ils semblent se stabiliser, voire ils baissent depuis l’année dernière. Au 1er décembre 2024, le prix médian des appartements au mètre carré était de 2 810€, soit 4,1% de moins en un an. La diminution reste faible, mais l’inflexion de la courbe des prix est bien réelle. « Les vendeurs qui avaient un bien sur le marché depuis longtemps et qui se heurtaient à de potentiels acquéreurs qui avaient des difficultés à décrocher un crédit ont consenti à baisser leur prix pour les rendre plus attractifs », analyse Maître Frédéric Giral, délégué départemental en charge de l’immobilier à la chambre des notaires.
Si les prix décroissent dans tout le département, il est des communes où le phénomène et encore plus prégnant comme à Launaguet où les appartements anciens s’affichent à 2 330 €/m² (-10%), ou à Seysses (2 230 €/m²) qui enregistre des prix 10,4% moins importants qu’il y a un an. Quant à Saint-Gaudens, le mètre carré est tombé à 990 euros, une chute de 13% par rapport à l’année dernière.
Même à Toulouse, les prix sont à la baisse de 3,1% en moyenne. « Une première depuis sept ans », confirme Me Giral. À tel point qu’il ne reste plus qu’un seul quartier de la Ville rose dans lequel le mètre carré est supérieur à 5 000 euros : Saint-Étienne (5 170 €/m²), où les prix ont tout de même perdu 6,6%. Ainsi, les Carmes, Saint-Georges, Saint-Aubin, Saint-Cyprien et Capitole repassent tous en dessous des 5 000 €/m². Le dernier enregistrant une chute des prix de 11,9%.
Mais les baisses de prix les plus importantes sont observées dans le quartier de Jules-Julien (-15,2%) où le prix du mètre carré est de 3 180 euros, celui de Saint-Agne (-11,5%) avec un prix médian de 3 260 €/m² et de La Fourguette (-12%) qui s’affiche à 1 720 €/m². À l’image de ce dernier, les prix baissent également dans les secteurs qui se trouvaient déjà parmi les moins chers. Et la perspective de l’arrivée du métro prévue pour 2028 n’y change rien : « Pour l’instant, les potentiels acquéreurs ne voient que les nuisances des travaux et pas les bénéfices futurs. La ligne C n’a donc pas d’impact sur les prix et ne les tire pas vers le haut pour l’instant », précise Maître Henri Chesnelong.
Cette tendance à la baisse est encore plus marquée sur les maisons anciennes. En effet, les notaires de Haute-Garonne enregistrent un prix de vente médian à 263 000 euros, soit 5,5% de moins qu’en 2023. « En deux ans, les maisons ont perdu 20 000€, c’est donc significatif », illustre Me Frédéric Giral. Parmi les communes où le prix au mètre carré est le plus élevé, Quint-Fonsegrives accuse la baisse la plus importante : avec une chute des prix de 18,8%, les maisons se vendent 343 500€ (prix médian). « Un phénomène qui peut s’expliquer par un retour à des prix plus accessibles, après une attractivité inhabituelle lors de l’installation de la nouvelle Clinique sur la commune, attirant une nouvelle population », selon le notaire. Quant à Toulouse, les maisons se vendent à 361 200€, après une baisse de 6,1%.
La baisse est également à deux chiffres à Verfeil (-14,9% ; 285 700€), à Eaunes (-11,2% ; 259 200€), à La Salvetat-Saint-Gilles (-11,1% ; 283 000€), Lèguevin (-10,7% ; 293 200€) ou à Portet-sur-Garonne (-10,6% ; 275 000€). Des communes où les biens font les frais d’acquéreurs toujours plus regardants sur les diagnostics énergétiques et l’état de l’assainissement. Même les communes les plus abordables voient le prix des biens décroître : à Roques par exemple, les maisons anciennes s’affichent à 234 300€, soit 18,9% de moins qu’en 2023. À Carbonne, qui enregistre une chute des prix de 16,8%, elles se trouvent à 202 000€. À Aucamville, elles se vendent à 249 000€ suite à une baisse des prix de 14,7%.
« Nous espérions un effet positif sur le marché grâce à la stabilisation des taux d’emprunt et à cette tendance à la baisse des prix, c’est, semblerait-il, ce qu’il est en train de se dessiner. C’est un signal positif », résume Me Henri Chesnelong. Les notaires estiment donc que la période est favorable à l’achat d’un bien immobilier dans l’ancien. « Si vous avez un projet, c’est le moment de le concrétiser, car nous n’entrevoyons pas d’écroulement du marché. Ce n’est donc pas la peine d’attendre plus longtemps. Nous pensons que les prix sont arrivés à un plancher bas qu’ils ne franchiront plus », conseille Me Giral. D’autant qu’ils prévoient, mécaniquement, que l’augmentation du nombre de transactions induite par la baisse des prix actuelle aura une incidence sur leur remontée d’ici peu de temps…
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