Suite à la publication d’une tribune appelant à voter pour Jean-Luc Mélenchon plutôt que pour leur candidat désigné, quatre membres haut-garonnais du mouvement Génération.s ont été suspendus.
Le 7 avril dernier, à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle 2022, environ 70 militants du pôle écologiste se sont désolidarisés de la campagne de leur candidat désigné Yannick Jadot pour soutenir Jean-Luc Mélenchon. Un schisme qui a valu aux cosignataires de la tribune ”Militant·es issu·es du pôle écologiste, nous voterons Mélenchon dimanche prochain” publiée sur l’un des blogs du Club de Médiapart d’être suspendus du mouvement Génération.s. Une sanction décidée le jour même qui concerne quatre militants en Haute-Garonne : Pierre Bernat, Veronique Bidault, Nejla Feliachi et Salah Amokrane.
https://twitter.com/2022Elections/status/1512060782858706944
« C’est une sanction disciplinaire qui vient punir le fait de ne pas être dans la ligne du mouvement », constate Salah Amokrane, adhérent de Génération.s mais également militant associatif et ancienne tête de liste du mouvement Motivé-e-s. En effet, inquiet du poids de l’extrême droite dans cette élection présidentielle et du « risque que représente Marine Le Pen si elle accède au second tour », celui-ci a fait le choix de faire barrage au Rassemblement national dès le premier tour. « Le plus efficace, c’est que Mélenchon soit au second tour et, aujourd’hui, il y a une véritable urgence », assurait-il, au lendemain de sa suspension.
Mais au-delà du simple vote utile, Salah Amokrane défend également un choix politique assumé. « Cela fait déjà un moment que j’ai pris du recul avec le mouvement et annoncé que je ne prendrais pas part à la campagne de Yannick Jadot », précisait celui qui s’est même engagé dans le collectif ”Présidentielle, on s’en mêle”, un mouvement qui est allé porté la voix insoumise dans les quartiers. « Il y avait un discours fort sur la question écologique, mais la campagne de Jadot ne s’est pas adressée aux plus précaires. Les questions sociales ou de lutte contre le racisme n’étaient pas assez présentes », regrette toutefois ce militant attaché aux causes des quartiers. Une tonalité et une volonté de s’adresser « au peuple et aux classes populaires » qu’il a trouvées dans la campagne de Mélenchon.
« Le plus important n’est pas d’être fidèle à un parti ou une famille politique, mais à des idées et des combats », revendique Salah Amokrane qui ne sait toujours pas, à l’heure actuelle, quel sera son avenir au sein du mouvement lancé par Benoît Hamon.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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